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    Docteur Alwest : le rire comme dernière arme politique ?

     

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    Rires et convergences

    Si vous ne connaissiez pas le docteur Alwest (@alwestdocteur), nous vous invitons instamment à vous abonner à sa chaîne YouTube : elle est à la fois hilarante et particulièrement juste et bien sentie sur le plan satirique.

    Il faut aussi lui faire un hommage appuyé, eu égard à l’énorme travail, et au professionnalisme hors du commun de ce créateur inclassable. Ce fut un bonheur pour nous que de le recevoir, l’occasion de parler de son parcours mais aussi de manière générale de l’incarnation de la dissidence dans nos médias satiriques, indépendants :

    👉🏻 allons même jusqu’à dire qu’il est de notre devoir moral de les soutenir.

    Sa chaîne est ici : / @docteuralwest2013  

    Sommaire de la rencontre pour diffusion YouTube


    0:17 Présentation du Docteur Alwest, humoriste et résistant
    1:04 Le devoir moral de soutenir les médias satiriques et indépendants
    2:37 La convergence des consciences et la libération de la parole par internet
    3:30 Le basculement civilisationnel : l’annonce de la loi sur la fin de vie
    4:03 L’euthanasie : analyse d’une stratégie du « pied dans la porte »
    6:01 Quelles aspirations profondes animent l’artiste engagé ?
    6:49 La genèse d’une vidéo culte : l’affaire Étienne Chouard et la censure médiatique
    12:26 Les ressorts du burlesque comme arme de subversion politique
    13:40 La figure du clown triste : l’humour comme rempart à la désespérance
    18:17 La dissidence face au pouvoir : censure et « shadow banning »
    19:02 Au-delà des partis : la critique du théâtre politique
    20:46 Le rôle sociétal de l’humoriste en temps de crise
    22:21 Le spectacle comme thérapie collective et espace de libération
    24:06 La réalité économique d’un artiste indépendant, sans relais médiatiques
    26:46 Projet de long-métrage : une parodie pour dénoncer l’idéologie woke
    27:04 L’intelligence artificielle et la dévalorisation du travail artisanal et créatif
    30:56 Vers l’idiocratie ? La technologie comme instrument d’abêtissement collectif
    31:55 L’urgence d’entrer en résistance organisée face à la bascule civilisationnelle
    32:13 La division des luttes : une stratégie du pouvoir ?
    33:32 Le déni de démocratie : retour sur le référendum de 2005
    34:05 Analyse critique des élections de 2017 et 2022 : une usurpation du pouvoir ?
    39:30 Les réseaux Macron : analyse des influences et des connivences
    42:14 L’influence politique de l’ombre : le cas Brigitte Macron
    45:00 Une guerre contre l’humanité : le projet d’oblitération de nos identités
    47:47 De la résistance intellectuelle à la défense citoyenne : l’appel à la lucidité
    50:33 Analyse comparée : Dieudonné et Yassine Bellatar, humoristes dissidents ou de pouvoir ?
    1:01:38 Témoignage de Magali, accompagnante en fin de vie
    1:02:22 « Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » : la résilience face au tragique
    1:04:58 Analyse sémantique de l’antiphrase macronienne : « dignité et humanité »
    1:07:32 Peut-on attaquer le pouvoir pour non-assistance à personne en danger ?
    1:10:15 Le précédent canadien : une mise en garde sur les dérives à venir
    1:15:15 La mort comme marché : la marchandisation du soin et de la fin de vie
    1:18:41 L’impératif de créer des réseaux de résilience et d’entraide réels
    1:20:51 La question de la souffrance réelle : un débat nécessaire mais instrumentalisé
    1:22:43 Les biais cognitifs et la sollicitation mortifère d’un « droit de mourir »
    1:28:35 La boîte de Pandore : soupçons de dérives vers le trafic d’organes
    1:36:14 Peut-on rire de l’horreur ? L’exemple du sketch de Dieudonné sur le cancer
    1:38:37 Le mot de la fin : « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer »


    Docteur Alwest revient sur la mécanique du pouvoir, l’élection de 2017, les mensonges et les manipulations. Un décryptage sans concession.

    Ne vous y trompez pas : derrière le burlesque cartoonesque et les gags dévastateurs du Docteur Alwest se cache une analyse politique d’une redoutable précision. Son travail humoristique n’est que la forme, éminemment efficace, d’un fond rigoureusement documenté. Au cours de cet entretien, l’artiste lève le voile sur sa lecture des événements qui ont façonné notre histoire récente. L’élection de 2017, la réélection de 2022, le rôle des milliardaires qui possèdent les médias, les connivences et les manipulations… tous ces sujets, qui constituent le cœur de la ligne éditoriale de Politoscope, sont abordés avec une lucidité caustique.

    L’humour devient ici un puissant vecteur de vérité, un moyen de rendre accessible et virale la critique d’un système dont la complexité sert souvent à masquer l’illégitimité.

    Cette conversation offre une radiographie sans anesthésie du « théâtre politique » français et de ses acteurs. Elle invite à regarder au-delà du spectacle pour comprendre les mécanismes réels du pouvoir et, par conséquent, à mesurer l’urgence de construire une véritable alternative citoyenne.

    Notre appel, en écho à cette conversation, à la convergence stratégique.

    L’intention initiale de la rencontre a été profondément infléchie par l’actualité immédiate (l’enregistrement ayant eu lieu le jour où la loi sur « l’aide à la fin de vie » a été validée à l’Assemblée Nationale., transformant l’essentiel de notre interview, partie pour être un hommage à l’humoriste, en une réflexion collective sur un basculement civilisationnel. Réflexions.

    Il est des jours où la réalité pulvérise le script.

    Nous devions célébrer l’humour, rendre hommage à un artiste dont l’indépendance est un acte de résistance en soi. Nous voulions parler de satire, de création, de ce rire qui libère et qui défie.

    Et puis, la nouvelle est tombée, sidérante, comme un glas sonnant au milieu d’une fête.

    Au moment même de notre échange, l’Assemblée nationale votait une loi sur « l’aide à mourir ».

    Le masque de la comédie tombait, révélant le visage tragique de notre époque.

    Cette collision, cette rencontre brutale entre le rire et le néant, a transformé notre conversation. Elle n’était plus un simple entretien, mais le sismographe d’un basculement civilisationnel, un témoignage à chaud de ce que nous sommes en train de perdre : notre humanité même.

    L’artisanat de la vérité face à l’industrie du mensonge

    Pour comprendre l’enjeu, il faut d’abord comprendre qui est notre invité, le Docteur Alwest. Il n’est pas un humoriste du système. Il est un artisan. Seul, avec une patience d’orfèvre, il polit ses vidéos, monte ses gags, écrit ses scénarios. Il a connu les « temps héroïques » de la création numérique, ce travail minutieux, image par image, qui exige une maîtrise technique et une passion dévorante.

    Aujourd’hui, alors que l’intelligence artificielle permet de générer du contenu sans âme en quelques secondes, il regarde cette facilité avec une méfiance d’ascète. Pour lui, la valeur ne réside pas dans le résultat facile, mais dans le processus, dans l’effort, dans l’intention. Ce n’est pas une posture technophobe ; c’est une éthique. C’est le refus de la paresse intellectuelle qui mène à cette Idiocratie que nous voyons se profiler, où la machine pense et l’homme consomme passivement.

    Son indépendance est totale, et c’est ce qui fait sa force et sa précarité. Pas de producteur, pas d’agent, pas de subventions, pas de relais dans les médias de masse. Sa seule vitrine est son talent, et sa seule promotion, le bouche-à-oreille de ceux qui ont reconnu en lui une voix authentique. Ce modèle économique est un choix politique : c’est le prix à payer pour pouvoir, sans filtre, fracasser les idoles du pouvoir, dynamiter les discours officiels et mettre en scène la grotesque comédie de nos gouvernants. Il ne défend aucun parti, précisément parce qu’il les considère tous comme les acteurs interchangeables d’une même pièce de théâtre dont le peuple n’est que le spectateur captif.

    Le jour où l’on vota la mort en parlant d’humanité

    Et c’est au cœur de cet échange sur la création libre qu’a surgi le monstre : cette loi sur la fin de vie. Le Docteur Alwest a raison : c’est la stratégie du pied dans la porte. On commence par l’exception compassionnelle pour finir par l’industrialisation de la mort. Mais le plus abject n’est pas tant la loi elle-même que le langage qui l’enrobe.

    Dans un tweet d’une obscénité totale, Emmanuel Macron a osé parler de « chemin de fraternité », de « respect des sensibilités », de « dignité et humanité ». Cette inversion sémantique, cette antiphrase permanente est la signature de ce pouvoir. Ils nomment « fraternité » ce qui isole l’individu dans sa souffrance pour lui proposer une issue technique. Ils nomment « dignité » ce qui suggère à nos aînés et à nos plus fragiles que leur vie n’a plus de valeur. Ils nomment « humanité » un dispositif qui déshumanise la mort pour en faire un acte administratif.

    Ce n’est pas un hasard. C’est une guerre menée contre le réel, contre le sens des mots, contre notre socle anthropologique. Comme le souligne le Docteur Alwest, ces gens ne nous considèrent pas comme leurs semblables. Nous sommes une « biomasse surnuméraire », des « inutiles » qu’il faut gérer. Leur projet est une oblitération : oblitération de nos valeurs, de nos racines, de notre identité, et finalement, de notre humanité. Ils nous veulent dociles, confus, énergétiquement exsangues, incapables de nous révolter. La loi sur la fin de vie n’est qu’une étape de plus dans ce projet d’ingénierie du chaos. Après la remise en cause des identités sexuelles, après la promotion d’une alimentation dénaturée, ils s’attaquent au tabou ultime : la vie elle-même.

    Une démocratie de façade, un pouvoir d’illusionnistes

    Cette offensive n’est possible que parce que notre système démocratique n’est plus qu’une coquille vide. L’analyse du Docteur Alwest sur l’élection de 2017 est d’une lucidité implacable. Comment un inconnu, débatteur médiocre, a-t-il pu être propulsé au pouvoir ? Par une opération marketing orchestrée par les milliardaires qui possèdent les médias et par l’élimination chirurgicale de ses concurrents. Et en 2022, la farce a continué. Un président détesté, sortant d’une crise sanitaire qui a révélé son autoritarisme, est réélu sans même faire campagne.

    Le déni de démocratie, illustré par le référendum bafoué de 2005, est devenu la norme. Les élections ne sont plus le lieu de l’expression de la volonté populaire, mais le rituel qui légitime une usurpation. Le pouvoir n’appartient pas à ceux pour qui nous votons, mais à ceux qui comptent les votes et, avant cela, à ceux qui sélectionnent les candidats et façonnent l’opinion. C’est un théâtre d’ombres dont nous connaissons désormais les marionnettistes.

    L’humour, ce solvant de la peur

    Face à ce mur, que reste-t-il ? Le rire. Non pas le rire niais de l’acquiescement, mais le rire subversif, celui qui dissout l’acide de la propagande. Le Docteur Alwest, en s’inspirant des maîtres du burlesque, utilise le rire comme une arme de distanciation. En rendant le pouvoir grotesque, il le désacralise. En exposant l’absurdité de ses discours, il le rend impuissant.

    Son humour a une fonction thérapeutique, nous l’avons tous ressenti. Durant la crise Covid, ses vidéos étaient des bouffées d’oxygène, des espaces de liberté mentale dans un monde devenu une prison à ciel ouvert. Mais sa fonction est plus profonde encore. Comme Dieudonné a pu le faire dans son sketch magistral sur le cancer, il est possible de rire des sujets les plus sombres, non pas pour les nier, mais pour les affronter. Le rire devient alors un acte de courage, un refus de la soumission à la peur et à la désespérance. C’est un rire nerveux, cathartique, qui nous permet de rester vivants et debout quand tout nous incite à nous coucher.

    Dépasser la catharsis : l’urgence de la convergence

    Mais la lucidité et la catharsis ne suffisent plus. Rire du tyran ne le fait pas tomber. Constater le désastre ne le répare pas. L’indignation, même partagée par des millions de personnes, reste stérile si elle ne se mue pas en action organisée. C’est le piège dans lequel le système nous maintient : la division des luttes. Comme le dit le Docteur Alwest, un jour les taxis, le lendemain les agriculteurs, puis les soignants… chacun son tour, chacun dans son couloir, pendant que le pouvoir, lui, avance de manière unifiée.

    L’appel que je lance ici, en écho à notre conversation, est celui de la convergence stratégique.

    L’heure n’est plus à la simple critique, mais à la construction. Il nous faut dépasser le stade de la résistance individuelle pour bâtir des réseaux de résilience réels, comme l’évoquèrent Renaud ou le Docteur Alwest.

    Il nous faut créer des alliances entre les « Justes », ces hommes et ces femmes de bonne volonté qui ont compris la nature de la guerre qui nous est livrée.

    Le temps de la sidération est révolu.

    Le temps de la plainte doit céder la place au temps de l’action.

    Nous devons nous armer, non seulement intellectuellement, mais aussi organisationnellement.

    Le Pari de l’Intelligence Collective, que j’ai fondé, part de ce postulat : notre force réside dans notre capacité à penser et à agir ensemble, de manière structurée et méthodique.

    Le diagnostic est posé.

    Le rire a dissipé les volutes de fumée de la propagande.

    La question n’est plus de savoir si nous devons agir, mais comment nous allons bâtir.

    L’alternative ne viendra pas d’un homme providentiel, mais de notre capacité à devenir collectivement cet homme providentiel. Le travail qui nous attend est immense, mais il est la seule voie pour restaurer la dignité, la fraternité et l’humanité que d’autres prétendent nous offrir en nous menant à l’abîme.


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    Frédéric Bascuñana
    Frédéric Bascuñanahttps://politoscope.fr
    Entrepreneur, citoyen engagé. J’observe avec tristesse mon pays perdre son honneur sous les exactions d’une caste cynique. Retrouvons notre dignité collective.

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