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    Périclès : missions et objectifs exposés lors d’une audition d’Arnaud Rérolle (son directeur général) en commission d’enquête

    Ceci est le résumé de cette audition, en complément de la vidéo.

    Une stratégie d’influence assumée et structurée :

    Je suis Arnaud Rérolle, je dirige Périclès, une initiative que nous avons lancée en 2023, non pas comme un simple acteur du débat public, mais comme un constructeur d’un écosystème politique, idéologique et opérationnel. Notre objectif est explicite : former, soutenir et structurer l’émergence de nouveaux décideurs et initiatives capables de rééquilibrer le paysage idéologique français. Nous ne nous contentons pas d’exprimer des idées ; nous finançons, professionnalisons, structurons. Et nous assumons pleinement de le faire en toute transparence.

    En savoir plus :
    Commission d’enquête concernant l’organisation des élections en France

    Une clause de style pour cet article : l’essentiel y est présenté à la première personne, comme si c’était Arnaud Rérolle qui l’avait écrit, en se basant sur ce qu’il a répondu en commission.

    Un engagement né d’un triple constat sur la crise française

    Trois constats ont motivé la création de Périclès : l’effondrement moral, économique et social de la France ; une fracture croissante entre les citoyens et les représentants politiques ; et un déséquilibre idéologique dans les moyens structurels mis au service du débat public. Alors qu’un réseau d’associations à gauche bénéficie d’un soutien organisé et souvent subventionné, aucun équivalent à droite n’existait pour faire émerger des contre-propositions structurées. Nous avons décidé de combler ce vide.

    Un rôle d’incubateur politique et intellectuel

    Périclès agit comme un incubateur de projets métapolitiques. Nous accompagnons et finançons trois types d’initiatives : les think tanks et médias d’opinion, les solutions technologiques visant à professionnaliser l’action publique, et les formations destinées à faire émerger une nouvelle génération de responsables. Nous ne finançons pas de campagnes, nous ne présentons aucun candidat, mais nous outillons celles et ceux qui souhaitent porter une vision alternative.

    Je n’ai aucun intérêt à financer la vie politique en tant que telle — ni directement, ni indirectement. Mon objectif est de soutenir des initiatives technologiques ou organisationnelles capables de professionnaliser l’action publique, dans un cadre strictement légal. Par exemple, si nous investissons dans une entreprise spécialisée en analyse de données électorales ou en conseil en communication, ses services aux candidats sont encadrés par le droit électoral et intégrés aux comptes de campagne.

    La transparence revendiquée, la légalité scrupuleusement respectée

    Contrairement aux insinuations, nous respectons scrupuleusement le cadre légal, notamment l’article L52 du code électoral.

    À ce jour, Périclès a étudié plus de 600 projets, en a soutenu moins de 15 %, avec une enveloppe de 8 millions d’euros pour 2024, et une prévision de 20 millions pour 2025. À ce stade, le financement provient exclusivement de Pierre-Edouard Stérin.

    Mais nous envisageons d’ouvrir ce cercle à d’autres contributeurs partageant nos valeurs.

    Les accusations sur notre opacité : une manipulation médiatique ?

    L’article de *L’Humanité*, qui a rendu public un document de travail interne, a été publié de manière biaisée. Ce document, rédigé en septembre 2023, exprimait des pistes de réflexion, pas une feuille de route impérative. Les expressions comme « soumettre nos idées à la majorité », « maîtriser la fenêtre d’Overton », ou « discréditer les idées opposées », relèvent d’une logique métapolitique classique.

    D’autres acteurs, de gauche notamment, tiennent des discours tout aussi militants, voire plus interventionnistes. Pourquoi alors une telle asymétrie dans le traitement ?

    Un positionnement politique assumé, mais non partisan

    Nous ne nous revendiquons d’aucun parti. Nous sommes clairement situés à droite, au sens philosophique du terme : attachement à l’ordre, à la liberté responsable, à l’identité nationale. Cela ne fait pas de nous les alliés exclusifs du Rassemblement National. Nous avons d’ailleurs accompagné divers projets sans exclusive partisane, pourvu qu’ils défendent nos fondamentaux.

    Une logique d’accompagnement légal, mais idéologiquement orientée

    Il est vrai que nos choix d’investissement privilégient les individus ou structures qui partagent certaines valeurs : enracinement, identité, souveraineté, attachement au christianisme et à la liberté. On assume une orientation dite « libérale-conservatrice », parfois définie plus précisément comme patriotique, enracinée, chrétienne, européenne et souverainiste. Cela ne signifie pas que nous finançons des partis ou des candidatures : nous soutenons des structures utiles au débat public ou à la montée en compétence de futurs acteurs.

    Anticipation de l’engagement : formation, accès à l’information et think tanks

    Avant les élections, notre soutien peut prendre la forme de formations ou de mises à disposition de ressources.

    Certaines formations sont gratuites, d’autres payantes ; elles s’adressent à ceux qui veulent débattre, s’engager dans la cité, ou simplement comprendre les enjeux publics. Nous aidons aussi des think tanks comme l’Institut des Français de l’étranger, qui publie des notes, les diffuse en accès libre, et cherche à informer les décideurs. C’est là une action d’intérêt général parfaitement légale.

    Périclès : entreprise d’intelligence politique ou bras idéologique ?

    Périclès est une SAS (société par actions simplifiée) à but non lucratif, accompagnée d’une association. Elle est intégralement financée par Pierre-Édouard Stérin via une holding belge (GRAL Holding), totalement indépendante d’Etum Capital ou du Fonds du Bien Commun. L’objectif n’est pas de faire du profit, mais de catalyser un renouveau des pratiques politiques par des investissements ou des dons, à hauteur de 8 millions d’euros en 2024 (principalement des dons) et 20 millions prévus en 2025 (40 % en prises de participation, 60 % en dons).

    Contre-offensive culturelle et bataille idéologique assumée

    Oui, nous menons une bataille culturelle. Il ne s’agit pas seulement de fournir des outils aux candidats : il s’agit aussi de peser sur l’opinion, d’imposer nos thèmes, de faire évoluer la fenêtre d’Overton. Nous assumons cette stratégie d’influence culturelle et idéologique. Cela implique de diffuser nos idées, de décrédibiliser nos adversaires idéologiques et d’installer une alternative intellectuelle structurée

    La gauche subventionnée, la droite soupçonnée

    Il est cocasse de constater que des personnalités comme M. Pigasse, ayant déclaré publiquement vouloir mettre ses médias au service d’une vision mondialiste de gauche, ou des initiatives comme la Primaire populaire, financées à hauteur de 400.000 €, ne suscitent aucune indignation parlementaire comparable. Deux poids, deux mesures ?

    Pourquoi cette diabolisation de notre démarche, alors que d’autres mènent des entreprises similaires depuis des décennies ?

    Une contribution à la démocratie, pas une menace

    Notre ambition n’est pas de contourner la démocratie mais de la faire vivre. Nous ne finançons pas de campagnes électorales. Nous n’enfreignons aucune loi. Ce que nous faisons, c’est professionnaliser, structurer et amplifier la voix d’une frange du pays trop souvent ignorée ou caricaturée. Cette voix mérite, elle aussi, ses think tanks, ses écoles de formation, ses relais médiatiques.

    Un appel à élargir les auditions parlementaires

    Si cette commission souhaite sincèrement s’interroger sur l’influence privée dans la vie publique, alors qu’elle auditionne également ceux qui, à gauche, mènent des stratégies similaires. Le pluralisme doit s’appliquer aussi à la vigilance parlementaire. Il ne suffit pas de parler d’égalité républicaine, encore faut-il la pratiquer.

    Ambiguïtés persistantes et questions de conflits d’intérêts

    Certaines questions subsistent : la présence de cadres issus du parti Reconquête dans l’équipe de Périclès, ou l’utilisation de locaux partagés avec d’autres structures idéologiquement proches, pourraient soulever des interrogations quant à la porosité entre le soutien légal aux idées et l’implication de fait dans une stratégie politique. De plus, la création de l’association Forum Liberté Prospérité, éditrice du site Périclès, appelle à plus de clarté sur son objet, sa reconnaissance d’utilité publique et la possible déductibilité fiscale des dons.

    Une vigilance sélective ? Interrogeons l’équité du regard porté

    S’il faut examiner les liens entre fondations, influenceurs et partis, alors il faut aussi s’interroger sur l’asymétrie des critiques. Pourquoi certaines structures échappent-elles à l’examen, malgré des liens clairs avec des formations politiques ou des prises de position publiques en période électorale ? Peut-on encore parler de transparence si l’investigation n’est pas équitable ?

    Et maintenant ? Un appel à un cadre juridique cohérent

    Il est temps d’harmoniser la régulation. Associations, influenceurs, instituts : les contournements sont nombreux, et les moyens financiers parfois colossaux. Le financement indirect d’une idéologie mérite autant d’attention que celui d’un parti. Que chacun s’engage, mais dans des règles claires, transparentes, et respectées par tous.

    Conclusion : servir, pas détourner la République

    Nous voulons « servir et sauver la France », selon les mots d’un document de travail. Servir, c’est structurer les conditions d’un vrai débat pluraliste. Sauver, c’est alerter sur les dérives d’un système verrouillé. Nous ne craignons pas la lumière : nous y appelons.

    En complément :

    10 questions que nous aimerions à notre tour poser aux porte-paroles de Périclès :

    1. Quelle est la liste complète des projets financés par Périclès et leurs montants exacts ?

    2. Quels critères précis sont utilisés pour sélectionner les initiatives soutenues ?

    3. Comment garantir l’indépendance des projets financés vis-à-vis de Périclès ?

    4. Quelles sont les procédures internes de contrôle sur les flux financiers ?

    5. Pourquoi la transparence sur les projets n’est-elle pas totale sur le site web ?

    6. Pourquoi ne pas transformer Périclès en parti politique s’il vise l’influence électorale ?

    7. En quoi votre stratégie diffère-t-elle vraiment de celle d’un lobby ?

    8. Comment mesurez-vous l’impact réel des initiatives soutenues ?

    9. Envisagez-vous d’accepter des financements étrangers ou institutionnels à l’avenir ?

    10. Quelle est la ligne rouge entre influence culturelle et ingérence politique ?

    Nos propres interrogations critiques :

    Si Périclès incarne une forme innovante d’engagement politique structuré, n’est-on pas en train de substituer aux partis traditionnels un pouvoir technocratique opaque ?

    Cette nouvelle forme de métapolitique, financée par des fortunes privées, ne risque-t-elle pas d’augmenter encore le fossé entre citoyens et élites, même au sein des forces dites “antisystème” ?

    Et au fond, à quoi ressemblerait une démocratie où les idées triomphent non par leur vitalité populaire, mais par la puissance de leurs bailleurs ?

    Commenter ailleurs : [Sur X]

    Frédéric Bascuñana
    Frédéric Bascuñanahttps://politoscope.fr
    Entrepreneur, citoyen engagé. J’observe avec tristesse mon pays perdre son honneur sous les exactions d’une caste cynique. Retrouvons notre dignité collective.

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