(mise à jour importante : cette analyse, produite quelques jours avant le départ poisseux du premier ministre François Bayrou le 8 septembre 2025, reste plus que je jamais nécessaire en dépit du fait que ce dernier n’ait pas, comme il l’avait subrepticement annoncé, promulgué PPE3 via décret : car nous restons persuadés que le sujet va rapidement revenir sur le devant de la scène sous la pression des lobbies corrupteurs)
Introduction : la transition énergétique, entre promesses écologiques démagogues et réalités économiques
La politique énergétique de la France, menée sous l’étendard de la transition écologique, est au cœur d’un paradoxe grandissant. Le discours officiel promet un avenir propre, durable et économiquement viable, porté par le développement massif des énergies renouvelables. Cependant, une analyse rigoureuse des faits, des rapports officiels et des avis d’experts révèle une réalité bien plus sombre. Loin de l’horizon radieux annoncé, la stratégie actuelle semble marquée par une profonde déconnexion entre les objectifs affichés et les conséquences réelles : des choix économiques hasardeux, une érosion dangereuse de nos atouts stratégiques, un déficit démocratique alarmant et un coût social exorbitant pour les citoyens.
Ce dossier d’investigation se propose de décortiquer cette politique, que d’aucuns qualifient de « casse du siècle » et de « trahison énergétique ». Il ne s’agit pas ici d’un procès d’intention, mais d’une mise en lumière, pièce par pièce, des mécanismes d’un système qui semble avoir dévié de l’intérêt général. À travers dix chapitres, conçus comme autant de « points-clés » pour démasquer les failles du narratif officiel, ce rapport s’appuiera exclusivement sur des sources faisant autorité : rapports de la Cour des comptes, analyses de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), avis de l’Académie des sciences, travaux de syndicats, d’experts indépendants et d’observateurs critiques.
Chaque chapitre exposera une facette de cette trahison : le coût réel et dissimulé des énergies intermittentes, le mur d’investissement colossal imposé aux consommateurs pour adapter un réseau électrique inadapté, le gaspillage des aides publiques sans bénéfices industriels pour la nation, l’absurdité économique des prix négatifs, le sabordage de notre principal atout – le nucléaire –, la mise à genoux financière d’EDF, le mépris de la parole scientifique, le jeu d’influence des lobbies, la fracture sociale alimentée par la précarité énergétique et, enfin, le déni démocratique qui a permis d’imposer cette stratégie sans véritable débat. L’objectif est de fournir au citoyen, au décideur politique et au journaliste une grille de lecture factuelle et documentée pour comprendre les véritables enjeux d’une politique qui engage l’avenir de la nation pour des décennies.
Point-clé 1 : le coût complet dissimulé, la facture exorbitante de l’éolien en mer
L’un des arguments les plus constants en faveur de la transition vers les énergies renouvelables, et notamment l’éolien en mer, est la baisse continue de leur coût de production. Les prix affichés lors des appels d’offres sont présentés comme la preuve d’une compétitivité croissante, voire imminente, avec les énergies conventionnelles. Cependant, cette présentation est profondément trompeuse, car elle omet une part substantielle et croissante de la facture finale : les « coûts système ». L’analyse rigoureuse des données montre que le prix facial du Mégawattheure (MWh) n’est que la partie émergée d’un iceberg de dépenses cachées, modifiant radicalement la comparaison économique avec d’autres sources d’énergie.
L’illusion d’un coût faible et en baisse
La communication gouvernementale et industrielle met en avant des chiffres attractifs. Par exemple, le projet éolien flottant au sud de la Bretagne a été attribué à un tarif de 86,45 €/MWh en mai 2024.1 Ces chiffres sont censés illustrer une tendance à la baisse rendant l’éolien offshore de plus en plus abordable. Or, cette narrative est contredite par les analyses économiques globales et les réalités du marché international.
L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) elle-même a constaté que le coût actualisé moyen de l’électricité (LCOE) pour l’éolien en mer a augmenté de 11 % en 2024, passant de 79 $/MWh à 88 $/MWh. Cette hausse est attribuée à l’inflation des matériaux, à l’augmentation des coûts logistiques, aux tensions sur les chaînes d’approvisionnement et à la hausse du coût du capital.2 Loin de la courbe descendante promise, la filière fait face à des vents contraires économiques qui pèsent lourdement sur sa rentabilité réelle. Cette tendance n’est pas nouvelle ; déjà en 2012, un rapport du Sénat évaluait le coût réel de l’électricité éolienne en mer à 202 €/MWh aux conditions économiques de 2011, en incluant explicitement les coûts de raccordement et de démantèlement.3 L’histoire récente de la filière est donc celle d’une sous-estimation chronique des coûts réels.
Au-delà du LCOE : la notion critique de « coût complet »
Le cœur du problème réside dans l’utilisation d’un indicateur partiel et inadapté : le LCOE (Levelized Cost of Energy, ou coût actualisé de l’énergie). Cet indicateur mesure le coût de production à la sortie de la centrale, mais il ignore totalement les coûts induits par l’intégration de cette production intermittente dans le système électrique global.
RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, est pourtant très clair sur ce point. Dans ses propres analyses, il reconnaît que « le LCOE ne prend pas en compte les conséquences de l’insertion de chaque filière sur le système électrique, en particulier s’agissant des besoins de flexibilité et de réseau ».4 En d’autres termes, comparer le LCOE d’une éolienne (qui produit quand le vent souffle) avec celui d’une centrale nucléaire (qui produit à la demande) est une aberration méthodologique. L’analyse doit impérativement inclure les « coûts système » : le coût du raccordement au réseau, le coût du renforcement de ce réseau pour transporter l’électricité depuis des zones de production souvent éloignées, le coût de l’équilibrage pour compenser en temps réel les variations de production, et enfin le coût des capacités de production pilotables (souvent des centrales à gaz) nécessaires en « backup » pour garantir l’approvisionnement lorsque le vent et le soleil font défaut.5
Les coûts cachés du raccordement et de l’équilibrage
Ces coûts système ne sont pas anecdotiques ; ils représentent une part massive de l’investissement total. Les propres chiffres de RTE pour les futurs parcs éoliens en mer sont édifiants : le raccordement représente environ 40 % du coût complet pour l’éolien posé et entre 25 % et 30 % pour l’éolien flottant.6 Ainsi, un projet annoncé à 86 €/MWh pourrait en réalité approcher les 120 €/MWh ou plus une fois le coût du raccordement intégré.
À cela s’ajoutent les coûts d’intégration au système plus larges. Un mémo de l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE) estime ces coûts (stabilisation, intégration au réseau, coûts de profil) entre 2,5 et 3,5 centimes d’euro par kilowattheure, soit un surcoût systémique de 25 à 35 €/MWh qui vient s’ajouter au coût de production.5
La persistance dans le débat public de l’utilisation du LCOE comme seul comparateur, alors même que les experts et les opérateurs en soulignent les limites, n’est pas une simple négligence. Elle relève d’une simplification délibérée qui occulte la véritable charge économique des énergies intermittentes. En masquant des dizaines d’euros de surcoût par MWh, cette méthode crée une perception artificielle de compétitivité et fausse le débat public sur les choix énergétiques stratégiques. C’est une forme de détournement économique au cœur de la stratégie énergétique actuelle.
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Technologie |
LCOE (Prix d’appel d’offres) |
Coût de Raccordement (estimation) |
Coûts Système (équilibrage/backup) |
Coût Complet Système (estimation) |
|---|---|---|---|---|
|
Éolien en mer (flottant) |
86 €/MWh |
+ 29 €/MWh (~25%) |
+ 30 €/MWh |
~145 €/MWh |
Tableau 1 : Déconstruction des coûts de l’éolien en mer flottant (€/MWh). Les estimations sont basées sur les données des sources 1 et.5
Point-clé 2 : le « Mur d’Investissement », des centaines de milliards pour un réseau inadapté
La transition vers un mix électrique dominé par les énergies renouvelables intermittentes n’est pas seulement une question de construction de nouvelles centrales. Elle impose une transformation radicale et extraordinairement coûteuse de l’infrastructure qui sous-tend l’ensemble du système : le réseau de transport et de distribution d’électricité. Les annonces successives de RTE et d’Enedis révèlent un « mur d’investissement » de plusieurs centaines de milliards d’euros. Loin d’être des mises à niveau de routine, ces dépenses colossales sont la conséquence directe d’une politique qui privilégie des sources d’énergie géographiquement concentrées et non pilotables. Ce mur représente une taxe cachée, imposée à tous les consommateurs pour pallier les défauts structurels de la stratégie énergétique choisie.
La facture vertigineuse et croissante du renforcement du réseau
La trajectoire des coûts annoncés pour le réseau électrique est alarmante, non seulement par son ampleur, mais aussi par sa constante réévaluation à la hausse. Le think tank Cérémé a documenté cette escalade, qualifiant les coûts de « vertigineux et variables ».7
En octobre 2020, une première estimation annonçait un besoin d’investissement de 102 à 104 milliards d’euros sur 15 ans, répartis entre Enedis (69 Md€) et RTE (33-35 Md€). Mais ce chiffre n’était qu’un point de départ. En décembre 2023, RTE a présenté un nouveau plan d’investissement de près de 100 milliards d’euros à horizon 2040-2045.7 L’étude prospective de RTE, « Futurs Énergétiques 2050 », donne une vision encore plus large de l’effort financier requis : sur la période 2020-2060, les investissements dans le système électrique s’élèveraient à 220 milliards d’euros pour un scénario à faible développement renouvelable, mais grimperaient à 350 milliards d’euros pour les scénarios les plus riches en énergies renouvelables.7 Cette corrélation est sans équivoque : plus la part des énergies intermittentes augmente, plus la facture de l’infrastructure réseau explose.
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Date de l’annonce |
Organisme |
Montant de l’investissement (€ milliards) |
Horizon temporel |
Source |
|---|---|---|---|---|
|
Octobre 2020 |
RTE & Enedis |
102 – 104 |
2020 – 2035 |
7 |
|
Septembre 2022 |
RTE |
162 |
2020 – 2050 |
7 |
|
Mars 2023 |
Enedis |
95 |
Jusqu’à 2040 |
7 |
|
Décembre 2023 |
RTE |
100 |
Jusqu’à 2040-2045 |
7 |
Tableau 2 : Chronologie des annonces d’investissements dans le réseau par RTE & Enedis (2020-2023).
Qui paie pour le « mur » ? Le rôle central du TURPE
Ces centaines de milliards d’euros ne sont pas des chiffres abstraits destinés aux seuls rapports financiers. Ils se traduiront par une augmentation directe et durable de la facture d’électricité de chaque foyer et de chaque entreprise en France. Le mécanisme de financement de ces investissements est le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE).
Comme l’explique une fiche de la Commission du débat public, le coût du raccordement des parcs éoliens est intégralement financé par le TURPE, qui est « présent sur la facture de tous les consommateurs, particuliers ou industriels ».8 Ce tarif, fixé par la CRE, représente déjà environ un tiers de la facture d’électricité d’un ménage.8 Le « mur d’investissement » signifie donc inéluctablement une forte et longue augmentation de cette composante de la facture. À titre d’illustration, un rapport d’enquête du Sénat a calculé que les seules pertes techniques sur les réseaux (l’énergie dissipée lors du transport), qui sont compensées via le TURPE, ont déjà coûté 12,8 milliards d’euros aux consommateurs entre 2019 et 2023.9
Le financement du réseau n’est donc pas un coût de modernisation neutre. Il s’agit en réalité d’une subvention massive, payée par l’ensemble de la collectivité, pour résoudre les problèmes techniques inhérents à un choix politique spécifique : celui de la production d’énergie intermittente. Le public est ainsi contraint de socialiser le coût de l’intermittence, en payant pour les faiblesses intrinsèques de la politique énergétique choisie, tandis que les profits générés par la production d’énergie renouvelable restent, eux, privatisés.
Point-clé 3 : le soutien public à fonds perdus : une transition sans bénéfices industriels pour la france
La politique de soutien aux énergies renouvelables a mobilisé des dizaines de milliards d’euros d’argent public, justifiés par l’impératif climatique et la promesse de créer une nouvelle filière industrielle française d’excellence. Cependant, les rapports successifs de la Cour des comptes dressent un bilan cinglant de cette stratégie. Ils révèlent une politique coûteuse, inefficace, mal calibrée et qui, surtout, a échoué à générer des retombées industrielles significatives pour le pays. L’argent public a été dépensé, mais la valeur ajoutée et les emplois ont été, en grande partie, créés à l’étranger.
Le verdict accablant de la Cour des comptes
Dans un rapport de 2018, la Cour des comptes analyse sans concession la politique de soutien aux énergies renouvelables. Ses conclusions sont sans appel. Premièrement, la France est « en retard dans la réalisation des objectifs très ambitieux qu’elle s’est fixés ».10 Deuxièmement, et c’est le point le plus critique, ce déploiement massif a « peu fait profiter son tissu industriel ».10 Autrement dit, la France paie pour installer des équipements (éoliennes, panneaux solaires) qu’elle ne fabrique pas.
Les moyens financiers engagés sont pourtant colossaux. La Cour les qualifie de « conséquents (5,3 milliards d’euros en 2016), croissants et déséquilibrés entre les différentes filières de production ».10 Les engagements pris par l’État via les contrats signés avant 2017 s’élèvent à la somme vertigineuse de 121 milliards d’euros.12 Une part importante de ce montant est due à des erreurs de calibrage passées, notamment la « bulle du photovoltaïque » avant 2010, qui pèsera à elle seule 38,4 milliards d’euros sur les finances publiques.12
Un appel à la rationalité et au calcul des coûts complets
Face à ce constat d’échec, la Cour des comptes plaide pour un changement radical de méthode. Elle appelle à « asseoir la politique énergétique sur des arbitrages rationnels fondés sur la prise en compte du coût complet des différentes technologies ».12 Cette recommandation est une critique implicite mais puissante de la politique menée jusqu’à présent, suggérant qu’elle n’a pas reposé sur de tels arbitrages.
La Cour insiste sur le fait que toute stratégie future doit « préalablement reposer sur le calcul et la mise en évidence du coût complet du mix énergétique envisagé et des soutiens qu’il induirait ».10 Cette exigence fait directement écho à l’analyse du chapitre 1 : la nécessité de dépasser le LCOE pour intégrer tous les coûts système afin d’avoir une vision juste et honnête de la réalité économique de chaque filière.
La politique de soutien aux renouvelables a ainsi infligé une « double peine » au contribuable et au consommateur français. D’une part, l’État s’est engagé à verser plus de 121 milliards d’euros de subventions à long terme, un fardeau financier considérable qui bénéficie en premier lieu à des développeurs privés et à des fabricants étrangers.12 D’autre part, ces mêmes technologies intermittentes rendent nécessaire un renforcement du réseau électrique chiffré à plusieurs centaines de milliards d’euros, une facture qui sera payée par tous les consommateurs via le TURPE.7 Le système actuel est donc un modèle qui exporte les bénéfices industriels tout en socialisant l’intégralité des coûts et des risques associés.
Point-clé 4 : l’absurdité des prix négatifs, produire à perte aux frais du contribuable
Un phénomène économique à première vue contre-intuitif s’installe durablement sur le marché européen de l’électricité : les prix négatifs. Il s’agit de moments où l’offre d’électricité est si abondante par rapport à la demande que les producteurs doivent payer pour injecter leur production sur le réseau. Loin d’être une simple anomalie technique, cette situation est la conséquence directe et croissante d’une politique énergétique qui subventionne massivement des énergies intermittentes via des contrats rigides et garantis. Cette absurdité économique conduit l’État à payer des producteurs pour une électricité dont personne ne veut, illustrant de manière flagrante la défaillance d’un système déconnecté des réalités physiques et économiques.
Une anomalie de plus en plus fréquente
Les prix négatifs ne sont plus un événement rare. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a documenté leur explosion récente. Alors qu’avant 2022, le nombre d’heures à prix négatifs ne dépassait jamais 102 par an, il a atteint 235 heures pour le seul premier semestre 2024, représentant 5,4 % du temps.14 Ces épisodes se concentrent logiquement lors des périodes de forte production éolienne ou solaire coïncidant avec une faible consommation, typiquement les après-midis de week-end.14 La France n’est pas isolée ; ses voisins, notamment l’Allemagne et la Belgique, connaissent des phénomènes similaires et exportent cette électricité à prix négatif vers le territoire français, aggravant la situation.14
Les incitations perverses des subventions publiques
La question fondamentale est de savoir pourquoi des producteurs continuent d’injecter de l’électricité sur le réseau lorsque cela leur coûte de l’argent. La réponse se trouve dans la structure des contrats de soutien public. La CRE explique que les producteurs bénéficiant de contrats d' »Obligation d’Achat » (OA) sont totalement « insensibles aux prix de marché et produisent à tout prix », car l’État leur garantit un tarif de rachat fixe, quelle que soit la valeur de l’électricité sur le marché.15
Cette situation crée un non-sens économique et financier pour la collectivité. L’État se retrouve à compenser les acheteurs obligés (comme EDF OA) pour les pertes subies lors de la vente de cette électricité à prix négatif. La CRE a calculé que la simple mise à l’arrêt de ces parcs sous contrat OA durant les heures de prix négatifs aurait permis d’économiser 15 millions d’euros pour les finances publiques au premier semestre 2024.15 Pour l’ensemble de la filière éolienne, la perte pour l’État sur cette même période est estimée à 80 millions d’euros.16
Une correction tardive qui est un aveu d’échec
Conscient de l’aberration, le gouvernement a commencé à réagir, mais de manière tardive et partielle. En juin 2024, il a imposé des avenants aux contrats de trois parcs éoliens en mer pour les contraindre à cesser leur production lorsque les prix de marché deviennent négatifs.16 Cette mesure, qualifiée de « bon sens économique » par Bercy, pose une question évidente : pourquoi les contrats initiaux, qui engagent l’État pour des décennies, ont-ils été conçus d’une manière si manifestement contraire à l’intérêt public?
Les prix négatifs ne sont pas un simple défaut technique du marché. Ils sont le symptôme le plus visible d’une défaillance systémique induite par la politique énergétique elle-même. Un marché rationnel est censé envoyer des signaux de prix pour équilibrer l’offre et la demande. Or, les contrats d’obligation d’achat ont été spécifiquement conçus pour ignorer ces signaux. Le système se retrouve ainsi dans une situation schizophrénique où l’État subventionne la production d’électricité tout en payant pour se débarrasser du surplus qu’elle engendre. Cela révèle une contradiction fondamentale au cœur de la politique menée, où la poursuite d’objectifs quantitatifs de production renouvelable prime sur la rationalité économique et la stabilité du système.
Point-clé 5 : le sabordage du nucléaire, l’effacement d’un atout stratégique au profit de l’intermittence
La France possède un atout stratégique unique en Europe : un parc nucléaire puissant, pilotable et très largement décarboné, qui a longtemps assuré sa souveraineté énergétique et des prix de l’électricité parmi les plus compétitifs. Pourtant, la politique énergétique des dernières années semble s’employer à affaiblir délibérément cet avantage. Par des mécanismes légaux et des choix techniques, la production nucléaire est de plus en plus souvent contrainte de s’effacer au profit d’énergies renouvelables intermittentes. Ce sabordage progressif, au nom d’une transition mal définie, constitue un choix stratégique incohérent qui menace à la fois la sécurité d’approvisionnement, les objectifs de décarbonation et la souveraineté nationale.
La priorité légale accordée aux énergies intermittentes
Le principe de « priorité d’injection » (ou « priority dispatch ») est inscrit dans le droit européen et transposé en France. Il oblige les gestionnaires de réseau à intégrer en priorité l’électricité produite à partir de sources renouvelables. Concrètement, lorsque la production éolienne et solaire est abondante, les centrales conventionnelles, y compris nucléaires, doivent réduire leur production pour laisser la place sur le réseau.18 Cet « écrêtement » de la production nucléaire n’est pas un phénomène marginal ; il est appelé à devenir de plus en plus fréquent à mesure que la part des renouvelables intermittents augmentera.
Cette logique a été au cœur de batailles législatives confuses, comme le projet de loi sur la « souveraineté énergétique » qui a tenté, sans clarté, de rééquilibrer les objectifs entre nucléaire et renouvelables, témoignant d’un conflit profond et non résolu au sein de la stratégie de l’État.19
Le coût stratégique et économique de l’effacement
Les conséquences de cette politique sont déjà visibles et potentiellement désastreuses. Une analyse de la Banque de France de 2022, année où la France est devenue pour la première fois importatrice nette d’électricité en raison de difficultés sur son parc nucléaire, tire une sonnette d’alarme pour l’avenir. Elle anticipe que l’excédent commercial électrique historique de la France « deviendrait moins régulier et plus faible en moyenne, dans la mesure où la production nucléaire s’effacerait plus fréquemment derrière une production croissante des renouvelables en Europe ».21 C’est une mise en garde explicite contre l’érosion d’un des rares points forts de la balance commerciale française.
Cette tendance est aggravée par des décisions politiques, comme la fermeture de la centrale de Fessenheim en 2020, alors même que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) la jugeait performante. Cette décision a privé le réseau de deux réacteurs pilotables juste avant que n’éclate une crise énergétique majeure, contribuant directement à la situation d’importateur net de 2022.22
L’incohérence de la stratégie de décarbonation
La politique d’effacement du nucléaire est d’autant plus paradoxale que la France dispose déjà d’une électricité parmi les plus décarbonées au monde. Le propre document de stratégie du gouvernement se félicite que la production électrique nationale soit « décarbonée à plus de 90 % », grâce à l’hydraulique et au nucléaire.23 La question logique qui en découle est la suivante : pourquoi une politique de décarbonation s’acharne-t-elle à remplacer une source d’énergie pilotable et décarbonée par des sources intermittentes, également décarbonées mais qui nécessitent, pour assurer la continuité de l’approvisionnement, le maintien de centrales thermiques fossiles en backup?
Le syndicat CFE-CGC Énergies souligne cette absurdité en rappelant que « seul le parc de production nucléaire et hydraulique français est aujourd’hui en mesure d’apporter un service d’équilibrage bas-carbone à l’échelle européenne ».24 Forcer l’effacement de ce parc, ce n’est pas seulement affaiblir la France, c’est déstabiliser l’ensemble du réseau européen et rendre la décarbonation plus difficile.
La politique énergétique actuelle crée ainsi un « paradoxe de la souveraineté ». Alors que le discours officiel prône la « souveraineté énergétique », les mécanismes mis en place affaiblissent l’outil même qui garantit cette souveraineté : le parc nucléaire. La France sacrifie un atout national, maîtrisable et stratégique, au profit de sources d’énergie intermittentes, dont la technologie est souvent importée et dont la production dépend des caprices de la météo. Ce faisant, elle accroît sa dépendance, non plus à des fournisseurs étrangers de combustible, mais aux conditions météorologiques et, en cas de déficit de production, à l’électricité produite par les centrales à charbon et à gaz de ses voisins.21
Point-clé 6 : EDF à genoux : les pertes financières d’un champion national
Électricité de France (EDF), longtemps fleuron de l’industrie et garant de la sécurité énergétique du pays, subit de plein fouet les conséquences d’une politique énergétique qui semble organisée à son détriment. L’entreprise est systématiquement affaiblie par des mécanismes de marché et des choix politiques qui la contraignent à absorber les coûts et l’instabilité générés par la promotion massive des énergies renouvelables. En pratique, EDF est forcée de financer ses propres concurrents et de payer pour les défauts d’un système qu’on lui impose, une situation qui met en péril sa santé financière et sa capacité d’investissement à long terme.
L’impact des mécanismes de marché et des choix politiques
Les résultats financiers d’EDF illustrent cette pression. En 2024, alors même que sa production nucléaire augmentait, l’entreprise a subi un impact négatif de 18,5 milliards d’euros lié à la baisse des prix de vente sur les marchés.25 Cette volatilité des prix est exacerbée par l’injection massive d’électricité renouvelable à coût marginal quasi nul, qui fait chuter les prix de marché lorsque la production est abondante, privant EDF de revenus essentiels pour financer la maintenance et le développement de son parc.
Parallèlement, des mécanismes comme l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) ont longtemps obligé EDF à vendre une partie de sa production à ses concurrents à un prix fixé par l’État, bien en deçà des coûts de marché. Le syndicat SUD-Énergie souligne que cette logique perdure, avec une électricité nucléaire historique dont le coût de production est inférieur à 60 €/MWh mais qui est intégrée dans un système de marché visant des prix bien plus élevés, sans que l’entreprise puisse sécuriser les revenus nécessaires à ses investissements futurs.26
Les coûts cachés de la gestion de l’intermittence
EDF, en tant qu’opérateur historique et principal producteur d’énergie pilotable, porte sur ses épaules la charge de la stabilité du réseau. Lorsque la production éolienne et solaire s’effondre, c’est à ses centrales nucléaires et hydrauliques de prendre le relais pour éviter la panne. Inversement, lorsque les renouvelables surproduisent, ce sont ses centrales qui doivent réduire leur activité, souvent à perte.
Ce rôle de « variable d’ajustement » a un coût direct et indirect. Les pertes en ligne, phénomène physique lié au transport de l’électricité, sont exacerbées par les flux d’énergie plus longs et plus complexes nécessaires pour acheminer l’électricité depuis les parcs renouvelables jusqu’aux consommateurs, ainsi que par les ajustements constants pour équilibrer le réseau.27 Ces coûts sont finalement répercutés sur la collectivité via le TURPE, mais la gestion opérationnelle de cette complexité repose sur EDF.
Les alertes des partenaires sociaux
Les syndicats du secteur de l’énergie tirent la sonnette d’alarme depuis des années face à cet affaiblissement programmé. La CFE-CGC Énergies met en garde contre la tentation de « sacrifier EDF » par des calculs politisés du coût du nucléaire, et rappelle qu’un « juste prix de l’électricité est la condition pour ne pas alourdir la dette électrique du pays ».24 De son côté, SUD-Énergie pose la question frontalement : « Qui veut la mort d’EDF? », et dénonce un système de marché conçu pour favoriser les acteurs privés au détriment de l’opérateur public.26
Le système actuel a de fait transformé EDF en « assureur implicite » et non rémunéré de la transition énergétique. Les producteurs privés d’énergies renouvelables bénéficient de contrats garantis qui les protègent des risques du marché.15 Pendant ce temps, EDF assume tous les risques liés à l’intermittence : le risque de sous-production, qu’elle doit compenser, et le risque de surproduction, qui l’oblige à brider son propre outil de production rentable. Ce transfert systémique du risque des acteurs privés vers l’entreprise publique, sans compensation, est l’un des mécanismes centraux d’un système qui fragilise le pilier de la sécurité énergétique française.
Point-clé 7 : la parole scientifique ignorée : les mises en garde sévères de l’académie des sciences
Dans un État moderne, les grandes orientations stratégiques, particulièrement celles qui engagent l’avenir technologique et économique du pays pour des décennies, se doivent d’être éclairées par la meilleure expertise scientifique disponible. Or, concernant la politique énergétique, un fossé béant s’est creusé entre les choix du gouvernement et les avis critiques et répétés de la plus haute institution scientifique française, l’Académie des sciences. Les mises en garde des académiciens sur les incohérences, les hypothèses irréalistes et les risques environnementaux de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) suggèrent que la politique actuelle n’est pas guidée par la rigueur scientifique, mais par des a priori politiques et idéologiques.
Une critique de l’incohérence et du manque de rigueur de la PPE
Dans un avis particulièrement sévère publié en avril 2025 sur la version révisée de la PPE, l’Académie des sciences exprime son désarroi. Elle juge « regrettable de constater que les rédacteurs du document ont accordé bien peu de considération aux nombreux avis formulés lors de la consultation publique ».30 Loin d’être un simple désaccord, la critique porte sur les fondements mêmes du document.
L’Académie dénonce des « chiffres incohérents » et un « manque de rigueur » qui « engendre évidemment des incertitudes multiples ». Elle relève par exemple que dans le même document officiel, la prévision de consommation d’énergie finale pour 2035 varie de 1 100 TWh à 1 302 TWh, un écart colossal qui rend toute planification sérieuse impossible.30 De même, les prévisions de consommation électrique oscillent de 429 TWh à 600 TWh, un différentiel équivalent à la production annuelle de huit centrales nucléaires.32
Une mise en garde contre une stratégie « irréalisable »
Au-delà des chiffres, l’Académie met en doute la faisabilité même de la trajectoire esquissée. Dans un rapport de février 2022 consacré aux éoliennes, elle conclut qu’une politique « 100% renouvelable » semble « irréalisable », notamment « à cause de l’absence de moyens de stockage adaptés à l’intermittence ».33 Le stockage de l’électricité sous forme d’hydrogène, souvent présenté comme une solution miracle, a un rendement très faible de seulement 23 %.33
Face à ce constat, l’Académie recommande de maintenir une part élevée d’électricité d’origine nucléaire, entre 50 % et 70 %, pour garantir la sécurité d’approvisionnement du pays.33 Elle souligne que le nucléaire est la principale source d’électricité décarbonée
non intermittente, un atout indispensable que la France serait la seule à vouloir abandonner.
Des inquiétudes sur les impacts environnementaux et sociétaux
Enfin, l’Académie des sciences relaie les préoccupations croissantes concernant les impacts des énergies renouvelables. Elle évoque la « défiguration du paysage », les « nuisances sur les populations humaines » et « l’impact à long terme sur les territoires » causés par l’éolien terrestre.33
Plus grave encore, elle alerte sur les incertitudes majeures quant à l’impact des immenses parcs éoliens en mer sur la biodiversité, notamment sur les espèces migratrices. Elle critique le fait que les études d’impact soient souvent menées après que la décision d’implantation a été prise, et appelle à des programmes de recherche de grande ampleur pour évaluer rigoureusement les conséquences sur la faune marine et aérienne avant tout déploiement massif.33
L’Académie des sciences, fondée en 1666 par Colbert pour éclairer le pouvoir politique, a rempli sa mission en fournissant une analyse critique, factuelle et rigoureuse de la stratégie énergétique gouvernementale.32 Le fait que ses avis, pointant des failles fondamentales dans les données, les hypothèses et la faisabilité du projet, aient été si largement ignorés, comme l’Académie le déplore elle-même, est un signal extrêmement préoccupant.30 Il indique que la politique énergétique actuelle n’est pas le fruit d’une démarche rationnelle et scientifique visant le chemin optimal vers la décarbonation, mais qu’elle répond à des impératifs politiques ou idéologiques qui se sont avérés imperméables à l’expertise et aux faits. Ce mépris pour la parole scientifique est une caractéristique essentielle d’une politique qui semble avoir dévié de la recherche de l’intérêt général.
Point-clé 8 : le jeu d’influence des lobbies – quand les intérêts privés dictent la politique énergétique
La transition énergétique représente un marché de plusieurs milliers de milliards d’euros. Des investissements aussi colossaux attirent inévitablement les convoitises et déclenchent une intense activité d’influence de la part des acteurs industriels et financiers qui cherchent à orienter les décisions publiques dans un sens favorable à leurs intérêts. L’analyse des forces en présence révèle un jeu d’influence complexe où les intérêts privés, notamment ceux des grands groupes énergétiques historiques, semblent avoir une voix prépondérante dans la définition d’une politique qui leur est profitable, parfois au détriment de l’intérêt national et des consommateurs.
La stratégie du « cheval de Troie » au sein des lobbies renouvelables
L’influence des grands groupes ne s’exerce pas seulement de l’extérieur. Une enquête du média d’investigation Disclose a révélé comment les géants de l’énergie comme Total, Engie et EDF ont « noyauté le lobby des énergies renouvelables », le Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui est l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics.34 La stratégie consiste à racheter de multiples filiales actives dans le secteur, chacune disposant de voix lors des assemblées générales. En 2020, EDF et ses 17 filiales disposaient de 136 voix, Engie et ses 6 filiales de 79 voix, et Total de 30 voix. Ce poids leur confère une influence déterminante sur les positions officielles du syndicat.34
Un ancien cadre d’une entreprise éolienne, cité par Disclose, résume ainsi cette stratégie : « Noyauter le secteur du renouvelable pour en rythmer son développement ».34 L’objectif ne serait donc pas d’accélérer la transition de la manière la plus efficace possible, mais de la contrôler pour qu’elle ne menace pas les modèles d’affaires et les intérêts des acteurs historiques.
La puissance persistante du lobbying des énergies fossiles
Parallèlement à cette stratégie d’influence interne, le lobbying plus traditionnel des énergies fossiles continue de peser lourdement sur les décisions climatiques, en France comme à l’international. Le groupe de réflexion InfluenceMap publie régulièrement des rapports identifiant les multinationales qui exercent l’influence la plus négative sur les politiques climatiques mondiales.35
Lors des sommets internationaux sur le climat comme la COP29, les lobbyistes des industries pétrolières et gazières sont parmi les plus nombreux. Ils y déploient une « nouvelle forme de climatoscepticisme » qui ne nie plus le changement climatique mais vise à « décrédibiliser la sortie des énergies fossiles » en critiquant les subventions aux renouvelables et en réclamant une prétendue « neutralité des politiques publiques ».36
Les mécanismes de l’influence
Cette influence s’exerce par des moyens multiples et souvent opaques. Comme l’explique un expert de Transparency International France, le lobbying ne se résume pas à la corruption. Il passe le plus souvent par des « rapports très techniques », la rédaction « d’amendements clé en main » que les responsables politiques n’ont plus qu’à reprendre, ou encore par de vastes campagnes de communication sur les réseaux sociaux et dans les médias pour façonner l’opinion publique.37
Cette situation s’apparente à une « capture réglementaire » de la transition énergétique. Les décisions publiques, qui devraient être guidées par l’intérêt général, la rigueur scientifique et l’efficacité économique, risquent d’être biaisées par la surreprésentation des intérêts d’acteurs dont l’objectif premier est de maximiser leurs profits. La politique qui en résulte est alors moins une stratégie optimale pour la nation qu’un compromis favorable aux intérêts des grands groupes industriels et financiers, qui ont su se positionner pour capter la manne des subventions publiques et orienter le marché à leur avantage.
Point-clé 9 : la fracture sociale : comment la transition énergétique alimente la précarité
Au-delà des débats techniques et des milliards d’euros, la politique énergétique a une conséquence très concrète et douloureuse pour des millions de Français : l’explosion de leurs factures d’électricité et une aggravation dramatique de la précarité énergétique. Les choix politiques décrits dans les chapitres précédents – coûts dissimulés, investissements massifs répercutés sur les consommateurs, mécanismes de marché irrationnels – se traduisent par une fracture sociale grandissante. La transition énergétique, telle qu’elle est menée, n’est pas socialement juste ; elle est devenue un puissant facteur d’inégalité, dont le coût est supporté de manière disproportionnée par les ménages les plus modestes.
L’ampleur de la crise de la précarité énergétique
La précarité énergétique n’est pas un phénomène marginal. Toutes les sources, des associations caritatives aux syndicats en passant par les élus locaux, s’accordent sur un chiffre alarmant : 12 millions de personnes en France en souffrent.38 Cela signifie qu’un Français sur cinq éprouve des difficultés à se chauffer correctement ou à payer ses factures d’énergie.
Les conséquences sont dramatiques. Selon une enquête citée par la FNME-CGT, 79 % des Français déclarent avoir restreint leur chauffage pour limiter leurs dépenses.39 Pour beaucoup, cela signifie vivre dans le froid et l’humidité, avec des conséquences sur la santé, ou devoir faire des choix impossibles entre se chauffer et se nourrir.38 La fin de la trêve hivernale est chaque année une source d’angoisse face au risque de coupures d’électricité pour impayés, un phénomène en hausse de 10 % en 2022.40
Le lien direct avec l’augmentation des factures
Cette crise sociale est directement alimentée par la flambée des prix de l’électricité. Entre février 2022 et avril 2024, la facture des particuliers et des petites entreprises a augmenté de 41 % au total.39 Cette hausse, temporairement contenue par le « bouclier tarifaire » qui a coûté 35 milliards d’euros aux finances publiques, menace de s’aggraver avec la disparition progressive de ce dispositif.39
Les causes de cette augmentation sont directement liées aux choix politiques. La FNME-CGT pointe la responsabilité de « l’organisation du marché européen de l’énergie », qui a « conduit à la hausse des prix » et « enrichi les spéculateurs au détriment des ménages et des entreprises ».39 De plus, le « mur d’investissement » dans les réseaux, nécessaire pour intégrer les énergies renouvelables, est financé par le TURPE, une composante de la facture payée par tous, ce qui constitue un mécanisme de hausse des prix structurel et durable.8
La transition énergétique actuelle fonctionne ainsi comme un système profondément régressif. Elle génère des coûts massifs, que ce soit par les subventions à la production ou les investissements colossaux dans les infrastructures. Ces coûts sont ensuite transférés à la collectivité via l’impôt et, surtout, via les factures d’énergie. Or, ces modes de financement pèsent de manière disproportionnée sur les plus pauvres. Une augmentation de 100 euros sur une facture annuelle n’a pas le même impact pour un ménage au SMIC que pour un ménage aisé. La politique actuelle organise donc un vaste transfert de richesses : elle génère des profits garantis pour des développeurs d’énergie et des institutions financières, tout en socialisant les coûts et les risques sur l’ensemble de la population, et plus particulièrement sur les plus vulnérables. Loin d’être un projet de société inclusif, elle creuse les inégalités et crée une nouvelle forme de pauvreté.
Point-clé 10 : le déni démocratique : une stratégie imposée sans véritable débat
La politique énergétique de la France, avec ses conséquences économiques, stratégiques et sociales profondes, a été mise en œuvre en contournant largement le débat démocratique. Des parlementaires, des juristes, des corps intermédiaires et des citoyens dénoncent un processus où les décisions cruciales sont prises par la voie de décrets techniques et de consultations de façade, privant la représentation nationale et le public d’une véritable délibération sur des choix qui engagent l’avenir du pays. Ce déni démocratique est la condition qui a permis d’imposer une stratégie coûteuse et contestée sans avoir à en répondre politiquement.
Le Parlement mis sur la touche
La loi « Énergie-Climat » de 2019 prévoyait que les grands objectifs énergétiques de la nation soient fixés par une loi quinquennale, afin de placer le Parlement au cœur des discussions. Pourtant, cette exigence a été bafouée. Dans un communiqué de presse de janvier 2024, la commission des affaires économiques du Sénat a dénoncé avec force le retrait du volet de programmation du projet de loi sur la souveraineté énergétique, estimant que cela « prive le Parlement d’un vrai débat démocratique sur la transition énergétique ».42
Pour la présidente de la commission, Dominique Estrosi Sassone, définir des objectifs clairs et stables est un « impératif démocratique » autant qu’une « nécessité économique ».42 Le rapporteur de la loi de 2019, Daniel Gremillet, a appelé le gouvernement à « respecter l’esprit de la loi », soulignant que la définition des objectifs énergétiques « doit être le fruit d’un vrai débat démocratique » et non d’un exercice technocratique.42
Une participation citoyenne en « trompe-l’œil »
Le gouvernement met souvent en avant les dispositifs de consultation et de débat public comme preuve de l’ouverture du processus. Cependant, de nombreux observateurs y voient une mise en scène. L’universitaire Alice Mazeaud qualifie cette approche d' »institutionnalisation en trompe-l’œil de la participation citoyenne ». Selon elle, l’objectif n’est pas de « renforcer la démocratie » en permettant aux citoyens de participer à la construction des choix, mais de « gouverner la transition écologique » en s’assurant de l’acceptabilité de politiques « dont les orientations ne sont pas ouvertes à la discussion ».44
Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) abonde dans ce sens, en appelant à un « grand débat public national sur la stratégie française énergie climat ».45 Il souligne que l’opposition locale aux projets (souvent qualifiée de syndrome « NIMBY » –
Not In My Back Yard) ne relève pas seulement d’égoïsmes individuels, mais d’un manque de concertation véritable où des alternatives, y compris celle de ne pas réaliser un projet, pourraient être sérieusement évaluées.45
La résistance citoyenne et juridique
Face à ce processus jugé illégitime, la résistance s’organise sur le terrain juridique et citoyen. La Fédération Environnement Durable (FED) a ainsi obtenu une victoire historique devant le Conseil d’État en mars 2024, faisant annuler les autorisations de parcs éoliens pour vice de procédure, notamment l’absence d’évaluation environnementale et de participation du public. La FED dénonce le « non-respect systématique de ces lois par les pouvoirs publics ».46
Parallèlement, les appels à la mobilisation citoyenne se multiplient, qu’il s’agisse de rassemblements contre la politique nucléaire 47 ou de la mise en place d’assemblées citoyennes locales sur l’énergie pour que les habitants se réapproprient ces enjeux.48
Ces critiques convergentes dessinent le portrait d’un « coup de force technocratique ». Des choix de société fondamentaux, aux implications financières et sociales massives, ont été sortis de l’arène démocratique pour être traités comme de simples problèmes techniques, à régler entre l’administration et les lobbies industriels. Cette absence de légitimité démocratique est la clé de voûte qui a permis la mise en place d’une politique aux conséquences si lourdes, à l’abri du contrôle parlementaire et de la sanction des citoyens.
Conclusion : synthèse de la « trahison énergétique » et pistes pour une souveraineté retrouvée
L’analyse détaillée des dix points clés de la politique énergétique française récente dresse le portrait d’une stratégie aux antipodes des promesses officielles. Loin d’assurer une transition écologique efficace et juste, elle s’apparente à une « trahison énergétique » dont les coûts sont supportés par la collectivité, tandis que les bénéfices sont captés par des intérêts privés.
Le récit de cette trahison peut se résumer ainsi :
- Un coût exorbitant et dissimulé : En communiquant sur des prix par MWh artificiellement bas qui omettent les coûts massifs de raccordement et d’équilibrage du réseau, les pouvoirs publics ont masqué la véritable facture de l’éolien.
- Un « mur d’investissement » imposé aux citoyens : Des centaines de milliards d’euros seront prélevés sur les factures de tous les Français via le TURPE pour adapter le réseau à des énergies intermittentes, socialisant ainsi le coût d’une faiblesse technologique intrinsèque.
- Des subventions à fonds perdus : Plus de 120 milliards d’euros d’argent public ont été engagés sans parvenir à créer une filière industrielle nationale robuste, constituant une « double peine » pour le contribuable qui paie pour des emplois créés à l’étranger.
- L’absurdité des prix négatifs : Le système subventionne la production d’une électricité dont personne ne veut, obligeant l’État à payer pour une surproduction structurelle, symptôme d’une déconnexion totale avec la rationalité économique.
- Le sabordage d’un atout stratégique : La France affaiblit délibérément son parc nucléaire, pilier de sa souveraineté et de sa production décarbonée, en le forçant à s’effacer devant des sources intermittentes, un paradoxe stratégique.
- La mise à genoux d’EDF : L’opérateur historique est contraint d’assumer le rôle non rémunéré d’assureur du système, portant les risques de l’intermittence au profit de ses concurrents privés.
- Le mépris de l’expertise scientifique : Les avertissements clairs et répétés de l’Académie des sciences sur l’irréalisme et les dangers de la stratégie actuelle ont été superbement ignorés, prouvant que la politique menée n’est pas guidée par la science.
- La capture par les lobbies : La politique énergétique semble avoir été façonnée par les intérêts des grands groupes industriels, qui ont su influencer les décisions pour maximiser leurs profits, au détriment de l’intérêt général.
- Une fracture sociale aggravée : La transition énergétique, par son financement régressif, est devenue un puissant moteur de précarité, faisant peser le poids de ses coûts sur les ménages les plus modestes.
- Un déni démocratique : Enfin, cette stratégie a été imposée par un processus technocratique, en contournant le débat parlementaire et la participation citoyenne, privant ainsi ces choix fondamentaux de toute légitimité démocratique.
Le mécanisme central de ce « casse du siècle » est simple : il consiste à privatiser les profits tout en socialisant l’intégralité des coûts et des risques. Le tout, sous le couvert d’un impératif écologique que la stratégie mise en œuvre échoue à satisfaire de manière rationnelle et soutenable.
Face à ce constat, les pistes pour retrouver une véritable souveraineté énergétique et une politique juste émergent des critiques mêmes qui ont été formulées. Elles impliquent un changement de cap radical :
- Le retour à la rationalité économique, en fondant toute décision sur une analyse rigoureuse des coûts complets de chaque filière, comme le réclame la Cour des comptes.
- La restauration de la démocratie, en redonnant au Parlement son rôle central dans la définition des grands objectifs énergétiques de la nation, à travers un véritable débat public et législatif.
- La protection des atouts stratégiques nationaux, en cessant de saborder le parc nucléaire et en reconnaissant son rôle indispensable pour la sécurité d’approvisionnement et la décarbonation.
- La mise en place d’une politique socialement juste, qui ne fasse pas de la transition énergétique un fardeau pour les plus vulnérables, mais un projet de société partagé et équitable.
Il n’est pas trop tard pour corriger la trajectoire, mais cela exige du courage politique et, avant tout, une prise de conscience citoyenne éclairée par les faits. C’est l’ambition de ce dossier.
Sources des citations
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- Éolien offshore : le coût repart à la hausse, malgré la maturité du secteur – Agence Ecofin, consulté le août 29, 2025, https://www.agenceecofin.com/actualites-industries/2807-130486-eolien-offshore-le-cout-repart-a-la-hausse-malgre-la-maturite-du-secteur
- Coût | L’éolien offshore en France – WordPress.com, consulté le août 29, 2025, https://eolienoffshore.wordpress.com/une_technologie_avantageuse/cout/
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- Gouverner la transition écologique plutôt que renforcer la démocratie environnementale : une institutionnalisation en trompe-l’œil de la participation citoyenne – CAIRN – Droit et Administration, consulté le août 29, 2025, https://droit.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2021-3-page-621?lang=fr
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- Participez au rassemblement contre la relance du nucléaire – France Nature Environnement, consulté le août 29, 2025, https://fne.asso.fr/agenda/participez-au-rassemblement-contre-la-relance-du-nucleaire
- Assemblée citoyenne de l’énergie | Plaine Commune, consulté le août 29, 2025, https://plainecommune.fr/projets/assemblee-citoyenne-de-lenergie/
- Transformer mon territoire avec les habitants – Agir pour la transition écologique, consulté le août 29, 2025, https://agirpourlatransition.ademe.fr/collectivites/elus-mandat-agir/participation-citoyenne/transformer-mon-territoire-avec-habitants
Synthèse sous forme d’arguments en faveur d’une mobilisation citoyenne
Le casse du siècle : 10 points-clés pour comprendre la trahison énergétique du gouvernement
Ils nous déclarent la guerre ? – Répondons par l’insurrection pacifique et coordonnée.
Ce qui suit n’est pas une analyse. C’est un acte d’accusation. Le Premier ministre, François Bayrou, et son gouvernement ne sont pas en train de gérer une transition énergétique à la manière d’un braquage. Ils organisent, sous vos yeux, le détournement le plus cynique de l’histoire de la République, avec votre facture d’électricité comme arme du crime. Ils vous mentent avec l’arrogance des puissants qui se croient intouchables. Ils ne vous demandent pas votre avis, ils vous présentent l’addition. Ce décret #PPE3 n’est pas une loi. C’est une déclaration de guerre à la face du peuple. L’heure n’est plus à la discussion, mais à la résistance. Voici les 10 munitions pour comprendre ce qui se passe et l’urgence de la contre-offensive.
1. Le mensonge fondateur : le chiffre-appât à 55€
Ne vous y trompez pas : le chiffre de 55€ le MWh pour l’éolien offshore, brandi par Bayrou comme un trophée, n’est pas un prix, c’est un leurre. C’est la vitrine d’un magasin vide. C’est l’appât au bout de l’hameçon destiné à vous faire mordre à une escroquerie monumentale. Ce chiffre est une insulte à votre intelligence, un mensonge d’État pur et dur, conçu pour endormir votre méfiance pendant qu’ils font les poches de la nation.
2. La facture cachée : ce qu’ils « oublient » de vous dire (et de vous faire payer).
Ce prix de 55€ est une fiction car il omet volontairement le principal : les coûts SUPPLEMENTAIRES que l’on vous impose. Le coût exorbitant du raccordement de ces monstres d’acier au réseau? C’est pour vous. Le coût des technologies immatures pour compenser les caprices du vent? C’est pour vous. L’équilibre du réseau menacé à chaque rafale ou chaque accalmie? C’est encore et toujours pour vous. Ils vous vendent une voiture sans moteur ni roues, et vous facturent ensuite chaque pièce à prix d’or.
3. Le double châtiment : payer pour ce qui marche ET pour ce qui ne marche pas.
Comprenez bien le piège diabolique : on vous force à financer à grands frais des éoliennes qui ne produisent que lorsque le vent le veut bien. Mais comme la société, elle, a besoin d’électricité 24h/24, on vous force AUSSI à payer pour maintenir en état de marche des centrales pilotables (nucléaires, gaz) prêtes à démarrer à tout moment. C’est un double investissement, une double peine, un racket organisé où vous payez deux fois pour un service moins fiable.
4. L’hérésie économique : produire à perte avec votre argent.
Le projet est tellement démesuré – l’équivalent de 300 réacteurs nucléaires de puissance potentielle – qu’il garantit une surproduction massive d’électricité dès qu’il y aura du vent sur l’Europe du Nord. Le résultat? Des prix de marché qui s’effondrent, devenant nuls, voire négatifs. Et qui paie la différence entre ce prix nul et le prix d’or garanti au producteur éolien? C’est l’État. C’est-à-dire VOUS. On vous force à subventionner une électricité que personne ne veut à ce moment-là. C’est du surréalisme économique financé par votre sueur.
5. Le sabordage national : EDF contraint de se tirer une balle dans le pied.
Le sommet du cynisme. Quand le vent souffle trop, on oblige EDF, notre fleuron national, à ralentir ou à arrêter ses réacteurs nucléaires. Non seulement on se prive d’une électricité décarbonée, pilotable et bon marché, mais on force EDF à perdre de l’argent. Car même à l’arrêt, un réacteur coûte 95% de son prix de fonctionnement. On sabote notre propre outil industriel, on détruit notre souveraineté énergétique pour faire place à une filière intermittente aux mains d’intérêts étrangers.
6. La vérité des prix : le rapport McKinsey (un comble) qui accuse.
Arrêtons la mascarade. Pendant que Bayrou vous endort avec ses 55€, des études indépendantes comme celle de McKinsey révèlent le coût réel : entre 230 et 320 dollars le MWh (soit 197€ à 265€). La différence entre la fable du gouvernement et la réalité économique, ce n’est pas de la marge d’erreur. C’est l’ampleur du vol. C’est la somme qu’ils s’apprêtent à vous extorquer.
7. La science bâillonnée, le lobby roi.
Pourquoi le Premier ministre relaie-t-il sans recul les chiffres trompeurs du lobby éolien? Pourquoi ignore-t-il les avertissements des experts indépendants, comme ceux de l’Académie des Sciences, qui alertent sur l’impasse de ce modèle? La réponse est une trahison : le pouvoir a choisi son camp. Ce n’est pas celui de la France, ni celui de la vérité scientifique. C’est celui des intérêts privés qui voient dans cette « transition » une occasion unique de s’enrichir sur le dos des citoyens.
8. Le grand remplacement énergétique : votre appauvrissement programmé.
Le but final est clair : doubler, voire tripler votre facture d’électricité. L’énergie bon marché est le socle de notre économie et de notre niveau de vie. En la détruisant, ils organisent votre appauvrissement généralisé. C’est une attaque directe contre les classes populaires et moyennes, contre nos artisans, contre nos industries. Ils veulent une France à genoux, dépendante et précaire.
9. Le déni de démocratie : un passage en force contre le peuple.
Ils savent que ce projet est indéfendable. Ils savent que si le peuple comprenait l’arnaque, il se soulèverait. C’est pourquoi ils tentent de passer en force, par décret, en étouffant le débat, en méprisant le Parlement et en vous traitant comme des sujets et non comme des citoyens. Leur autoritarisme est l’aveu de leur forfaiture.
10. Moralité : nous n’avons plus d’autre choix que celui de reprendre le pouvoir, recouvrer notre souveraineté.
Dans cette situation infernale, le silence serait complicité. L’attente serait un suicide. Ils ont déclaré la guerre à la société, la société doit organiser sa défense.
Il faut qu’on harcèle nos élus. Il ne tient qu’à nous d’inonder leurs mails, de saturer leurs permanences, leurs réseaux sociaux. Qu’ils sentent la peur changer de camp. Pas le choix.
Il faut soutenir les collectifs et les associations qui se battent sur le terrain et en justice. Ils sont dans l’immédiat la première, l’unique ligne de défense.
Il faut aussi exploiter tous les leviers juridiques. Il faut attaquer chaque décret, chaque autorisation. Il faut transformer leur passage en force en un bourbier administratif et légal.
Si vous avez de meilleures idées, et nous n’en doutons absolument pas : c’est le moment de les exprimer, de les consigner ici ou ailleurs – et surtout, de les mettre en œuvre. On n’a plus le loisir de se crêper le chignon pour savoir qui est le mieux à même d’incarner la résistance : si on ne se remue pas de manière cohérente, si on ne coalise pas – ce combat est perdu d’avance.
Organisez la désobéissance collective.
Révélez chaque mensonge, partagez ces informations, faites de chaque conversation une tribune, à minima le point de départ d’une prise de conscience.
Votre facture n’est pas une fatalité ; par contre elle est bel et bien devenue une arme politique. Les pousser dans leurs retranchements est notre seul devoir immédiat. C’est maintenant qu’il faut se battre, avant que l’addition ne soit irréversible.
N’ayons à ce stade plus peur des mots : l’ennemi est au gouvernement.
Citations authentifiées
1. le mensonge fondateur : le chiffre-appât à 55€
- « L’effondrement spectaculaire d’Ørsted en août 2025 – une chute de 32% en une seule séance pour le leader mondial danois de l’éolien en mer – sonne comme un révélateur brutal : cette technologie ne tiendra jamais ses promesses économiques. […] Le mal est plus profond, qui tient aux coûts croissants d’une filière qui restera tributaire de lourdes subventions publiques. » (Cécile Maisonneuve, L’Express)
- « Dans cette filière dont il reste difficile d’y voir clair dans les coûts complets – ce qui est, en soi, éminemment problématique – les charges sont en forte augmentation. » (Cécile Maisonneuve, L’Express)
- « Les derniers tarifs de référence accordés aux producteurs des deux derniers appels d’offre pour l’éolien posé (appels d’offre n° 3 et 4), dans le cadre du mécanisme de complément de rémunération décrit plus bas, ont conduit à un tarif d’achat d’environ 45 €/MWh, ce qui est extrêmement compétitif. » (Réponse des porteurs de projet, Débat Public La Mer en Débat) → mensonge à décortiquer…
- « L’expert Damien Ernst (Atlantico) critique les 11 milliards d’aide d’Etat pour trois parcs éoliens offshore en France, dont Bretagne sud 2 ( c’est costaud #83 €/MWh), une absurdité économique et énergétique et demande la fin de toute subvention ou aides aux ENR. » (Analyse de PIEBIEM)
2. la facture cachée : ce qu’ils « oublient » de vous dire (et de vous faire payer)
- « Le coût du raccordement est payé par les consommateurs à travers le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE). Le TURPE est présent sur la facture de tous les consommateurs, particuliers ou industriels […] Il représente environ un tiers de la facture d’électricité d’un ménage. » (Fiche du débat public sur l’éolien en mer Sud Atlantique) 1
- « RTE a estimé dans ses Futurs Energétiques 2050 les coûts d’investissement dans le système électrique, cette fois sur la période 2020 – 2060 : 220 Mds € pour le scénario N03 limitant le nucléaire à 50% et comportant le moins d’EnR, 350 Mds € pour les scénarios avec le plus d’EnR. » (Cérémé, analyse des annonces de RTE) 2
- Selon RTE, le coût du raccordement représente une part majeure du coût complet de l’éolien en mer : « posé : ~100 €2024/MWh dont ~40 % pour le raccordement […] flottant : ~120 €2024/MWh dont ~25 % pour le raccordement. » (RTE, Schéma Décennal de Développement du Réseau) 3
- « Au final, ce comparatif a mis en lumière des coûts d’intégration au réseau (coûts de stabilisation du système, d’intégration au réseau et de profil) de l’ordre de 2,5 c€/kWh à 3,5 c€/kWh pour un développement des énergies renouvelables de 30 à 40 %. » (Mémo de l’Office franco-allemand pour la transition énergétique) 4
3. le double châtiment : payer pour ce qui marche et pour ce qui ne marche pas
- « C’est une double peine. Il est fait en sorte que les prix de l’électricité baissent sur le marché, et le prix de capture est plus bas encore que ce prix spot. » (Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, Assemblée Nationale)
- « Mais le risque est bien de se payer deux parcs entiers, utilisés à moitié. Et, si la demande est moins forte que prévu, ce sera pire! » (Géraldine Woessner, Le Point)
- « D’où la double peine pour une « France d’en bas » où les ruraux les plus modestes sont ainsi surtaxés pour financer le massacre de leur propre environnement. » (Jean-Pierre Riou, Le Monde de l’Énergie)
- Afin d’assurer la stabilité du système, des centrales conventionnelles sont maintenues en réserve, ce qui engendre des « coûts des centrales d’appoint (Backup Costs) », notamment via les marchés de capacité en France ou les réserves stratégiques en Allemagne. (Mémo de l’Office franco-allemand pour la transition énergétique) 4
4. l’hérésie économique : produire à perte avec votre argent
- « Les producteurs sous obligation d’achat (OA) sont insensibles aux prix de marché et produisent à tout prix alors que leur coût d’arrêt est en général nul ou très faible. […] La coupure des parcs sous OA pendant les périodes de prix négatifs aurait ainsi pu générer une économie pour l’Etat de l’ordre de 15 M€ environ au S1 2024. » (Note de la Commission de Régulation de l’Énergie) 5
- « L’augmentation du nombre d’heures à prix faibles et proches de 0 €/MWh est une conséquence naturelle du développement d’installations à coût marginal proche de zéro, comme le solaire ou l’éolien. » (Présentation de la Commission de Régulation de l’Énergie) 6
- « 235 heures à prix négatifs au S1 2024 = 5,4 % des heures sur cette période. Le nombre d’heures à prix négatif au S1 2024 est déjà sensiblement plus élevé que le total des années précédentes. » (Présentation de la Commission de Régulation de l’Énergie) 6
- « Une mesure de bon sens économique, selon Bercy, qui espère ainsi limiter une perte estimée à 80 millions d’euros sur le premier semestre 2024, pour l’ensemble de la filière éolienne. » (Le Monde de l’Énergie) 7
5. le sabordage national : EDF, contraint de se tirer une balle dans le pied
- « Déconnecter des réacteurs nucléaires qui produisent une électricité décarbonée apparaît comme un gâchis alors même que ces arrêts sont coûteux. » (Révolution Énergétique)
- La commission d’enquête sur la souveraineté énergétique a retenu comme l’une des six grandes erreurs de la France « d’avoir opposé énergie renouvelable et nucléaire alors que notre mix énergétique était déjà largement décarboné. » (Documentaire « Nucléaire : une énergie qui a de l’avenir? »)
- « L’excédent du solde électrique devrait devenir moins régulier et plus faible en moyenne, dans la mesure où la production nucléaire s’effacerait plus fréquemment derrière une production croissante des renouvelables en Europe. » (Analyse de la Banque de France) 8
- « Seul le parc de production nucléaire et hydraulique français est aujourd’hui en mesure d’apporter un service d’équilibrage bas-carbone à l’échelle européenne. » (Syndicat CFE-CGC Énergies) 9
6. la vérité des prix : le rapport qui accuse
- « Dans cette filière dont il reste difficile d’y voir clair dans les coûts complets – ce qui est, en soi, éminemment problématique – les charges sont en forte augmentation. » (Cécile Maisonneuve, L’Express)
- « Le rapport du sénat du 11 juillet 2012 sur le coût réel de l’électricité indique que ce prix équivaut à 202 euros par mégawattheure aux conditions économiques 2011. Ce prix inclut le coût du raccordement des parcs éoliens en mer au réseau public d’électricité ainsi que les coûts de démantèlement. » (Rapport du Sénat) 10
- « Alors que la plupart des technologies renouvelables ont vu leur coût de production se stabiliser ou poursuivre leur baisse, l’éolien offshore fait exception. En 2024, son coût actualisé moyen de production d’électricité (LCOE) a augmenté […] pour atteindre 88 dollars/MWh, contre 79 dollars/MWh un an plus tôt, soit une hausse de 11 %. » (Rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables – IRENA) 11
- « L’éolien offshore a connu une augmentation des coûts de 10 à 20 points de pourcentage supérieure à celle des autres technologies renouvelables, comme on l’a vu en Allemagne. Ces mêmes tendances sont largement observées en Europe et aux États-Unis. » (McKinsey, « Offshore wind: Strategies for uncertain times »)
7. la science bâillonnée, le lobby roi
- « Il est avant tout regrettable de constater que les rédacteurs du document [PPE3] ont accordé bien peu de considération aux nombreux avis formulés lors de la consultation publique. […] Plus préoccupant encore, le texte s’appuie sur des chiffres incohérents. » (Avis de l’Académie des sciences sur la PPE3) 12
- « Incohérent, irréaliste, niveau indigne d’une production des services de l’État. On n’avait pas l’habitude de voir une publication du ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Énergie descendue en flammes par les spécialistes de l’énergie de l’Académie des sciences. » (Jean-Claude Bernier, Mediachimie)
- « Un ancien d’une entreprise d’éolienne résume sa vision de leur intérêt commun : « Noyauter le secteur du renouvelable pour en rythmer son développement. » » (Enquête de Disclose) 13
- Le lobbying passe le plus souvent par « des rapports très techniques. Parfois, ça va être de rédiger des amendements clé en main ou des propositions de loi clé en main que le responsable public n’a plus qu’à copier-coller. » (Kévin Gernier, Transparency International France) 14
8. le grand remplacement énergétique : votre appauvrissement programmé
- « Scénario noir, qui verrait les industriels plier bagage et la facture d’électricité des particuliers presque doubler. Irréaliste? » (Géraldine Woessner, Le Point)
- « En tant que citoyen et professionnel, nous payerons à terme l’électricité deux fois plus cher. En outre, les zones d’exclusion de pêche découlant des parcs éoliens off shore nous repoussent au large et cela va augmenter notre facture de gasoil. On ne supportera pas ces charges supplémentaires. » (Un professionnel de la mer, cité par Le Figaro)
- « En France, près de 12 millions de personnes souffriraient de précarité énergétique, soit 18 % de la population. 79 % des Français auraient même, selon la Fondation Abbé-Pierre, « adopté un comportement de privation en 2023 ». » (Journal « 100% Public », FNME-CGT) 15
- « Avec la fin de la trêve hivernale au 31 mars, les 12 millions de personnes en précarité énergétique en France s’exposent à nouveau au risque des réductions de puissance, voire de coupures. Cette situation, couplée à celle de l’inflation, la hausse de l’électricité (+10%, soit +44% en 2 ans) va les toucher de plein fouet. » (Tribune d’élus locaux, Le Courrier des maires) 16
9. le déni de démocratie : un passage en force contre le peuple
- « Le retrait des objectifs énergétiques du projet de loi sur la souveraineté énergétique prive le Parlement d’un vrai débat démocratique sur la transition énergétique. » (Communiqué de la commission des affaires économiques du Sénat) 17
- « L’Élysée et Matignon tentent d’imposer leur choix par décret, sans l’avis du Parlement. » (Géraldine Woessner, Le Point)
- « Il ne s’agit pas de permettre à tou·tes de participer à la construction des choix collectifs environnementaux, mais de gouverner la transition écologique en recherchant la participation active des « publics » à des politiques dont les orientations ne sont pas ouvertes à la discussion. » (Alice Mazeaud, Revue française d’administration publique) 18
- « En ce qui concerne le cadre juridique des décrets, de nombreux acteurs d’horizons différents relèvent le problème démocratique que pose l’absence de respect du Code de l’énergie. » (Bilan des garants de la concertation sur la SNBC et la PPE)
10. l’insurrection citoyenne : reprenez le pouvoir
- « Face à ces menaces de plus en plus grandes, de nombreux citoyens et élus locaux expriment le besoin de manifester leur opposition auprès des pouvoirs publics. Ils exigent une politique énergétique sérieuse, raisonnée et évaluée par les parlementaires. » (Appel à manifester des collectifs Vent des maires, Vent de Colère et Réseau Energies Terre&Mer)
- « Le Conseil d’État a rendu le 8 mars une décision historique en rendant illégales les autorisations pour les éoliennes terrestres et les règles de renouvellement des parcs. Cette décision fait suite à une requête introduite par la Fédération Environnement Durable et quinze associations. » (Communiqué de la Fédération Environnement Durable) 19
- « Face à cette dérive, la FED demande : La suspension immédiate de tous les projets liés à l’éolien et au solaire agrovoltaïque. Un audit indépendant sur le coût réel de cette stratégie énergétique ; Un moratoire sur toute nouvelle décision jusqu’à révision complète de la PPE3. » (Communiqué de la Fédération Environnement Durable)
- « Le Collectif pour une Transition Citoyenne, c’est 34 organisations déjà unies pour agir à toutes les échelles sur toutes les thématiques d’aujourd’hui et de demain. […] Prêt·e à faire bouger les choses? Viens exercer ton pouvoir citoyen. » (Collectif pour une Transition Citoyenne)