Vous allez adorer cette vidéo : personnellement, j’ai biché. Et elle résume parfaitement le caractère ubuesque de ce régime avilissant la notion même de République.
Réflexion sur une extravagante anomalie, toutefois.
Tant qu’on se moque de manière bon enfant, on n’agit pas. Le pouvoir se calcifie d’ailleurs, et s’enkyste d’autant plus en profondeur, qu’il se trouve d’apparents contre-pouvoirs pour le légitimer de par cette apparence d’équilibre. Drôle de paradoxe.
Alors oui, c’est élégant, talentueux, génialement bien fait : j’en redemande.
Et pourtant : ce qui me laisse vaguement amer, que ce soit avec les parodies ou les diatribes, c’est qu’elles donnent l’illusion qu’on a fait quelque chose contre nos maîtres, que l’opposition s’organise, que son bon sens grignote du terrain, qu’elle s’y prend bien pour disqualifier nos crapules.
Alors que si l’on y pense bien, c’est peut-être ainsi qu’on le consolide : parce que de manière subliminale, quelque chose en nous cristallise la sensation qu’une dissidence avance et règle le problème en douceur.
Et comment refuser cela ?
Oui bien sûr : le talent qui s’exprime ici sert de soupape à notre exaspération collective, et puis, c’est notre dernière liberté vécue par procuration, c’est salutaire, c’est précieux, c’est inspirant.
Pourtant, l’humour dans sa dimension cathartique assèche à vrai dire notre capacité à reprendre les choses en mains.
La Bête absorbe la contestation : elle la recycle en spectacle, en partages, en divertissement, même la grogne devient maintenant une diversion.
Le Fou du Roi fortifie son règne.