Emmanuel Macron en 2014 : « Je suis socialiste et je l’assume »
Emmanuel Macron dans le journal Le Point en 2015 : « Je ne suis pas socialiste ».
Il faut lire « La pensée perverse », de Marc Joly.
Un travail de fond pertinent qui met en évidence l’arme favorite des personnalités qualifiées de « perverses » par les psys : l’art de la manipulation via la pensée paradoxale.
Marie-France Hirigoyen le disait déjà dans Le Harcèlement moral : la violence perverse au quotidien (1998), « Le pervers agit toujours de manière insidieuse, semant confusion et doute chez sa victime afin de mieux la contrôler. »
Cette mécanique subtile se nourrit de messages contradictoires, plaçant la cible dans un état de désorientation permanent.
Je cite souvent pour ma part le personnage joué par Jack Nicholson dans Vol au-dessus d’un Nid de Coucous (Milos Forman, chef-d’œuvre des années 70) : c’est quand tu ne sais plus si tu chies du poivre ou si tu pisses du vinaigre.
Les Mozarts de l’injonction contradictoire
Le premier levier souvent cité, c’est celui de l’injonction contradictoire ou « double bind », tel que l’a décrit le célèbre anthropologue Gregory Bateson que je cite constamment dans mes Space_Agora (car ses découvertes sont réutilisées par les ingénieurs sociaux de la CIA) : « Le double bind crée une situation où, quoi que la victime fasse, elle ne peut satisfaire les exigences imposées, car elles sont elles-mêmes incohérentes. » (Steps to an Ecology of Mind, 1972).
Face à ces injonctions impossibles, la personne manipulée cherche un sens là où il n’y en a pas, et le pervers l’accuse de mal interpréter la situation. À tel point que c’est lui qui se victimise.
L’abus de dissonance cognitive est risqué pour la santé mentale
Ensuite, vient la création d’une dissonance cognitive, un concept popularisé par Leon Festinger : « Lorsqu’il existe une contradiction entre la cognition et le comportement, l’individu tente de réduire l’inconfort en altérant l’un des deux. » (A Theory of Cognitive Dissonance, 1957).
Le manipulateur exploite cette tension en renvoyant sans cesse la faute à sa cible, au point de la convaincre qu’elle est responsable de son propre malaise ; alors que c’est bien l’auteur de la manipulation qui en est la source.
Pensez à Brigitte (que je serais tenté d’appeler « salaud » au sens sartrien, tant ici entrent en conflit l’essence revendiquée et l’existence quotidienne qui n’en est que la version dégradée) victimisant sa petite putain élyséenne sur un talk à grande écoute, et vous comprenez bien sûr de qui/quoi je parle.
En pratique, ce type de perversité narcissique se nourrit de trois ingrédients-clés :
1. L’inversion de la responsabilité : jamais assumer ses propres actes, tout en projetant les erreurs ou les torts sur l’autre.
2. La confusion orchestrée : multiplier les injonctions contradictoires pour maintenir la victime dans l’incertitude.
3. La dissonance : exploiter l’inconfort que ressent la victime pour lui faire accepter une réalité déformée.
Le « piège mental »
Le résultat ?
– Une emprise psychotisante (je pensais inventer ce mot mais une amie psy de métier m’a confirmé qu’il existait) d’autant plus solide qu’elle repose sur la culpabilisation et la victimisation.
Il s’agit, pour reprendre la formule de Marc Joly, d’un véritable « piège mental » : plus la victime essaie de comprendre ou de se justifier, plus elle s’enferme dans les contradictions imposées.
Alors, comment est-il encore possible qu’en 2025 tant de gens n’aient pas encore repéré ces signaux d’une emprise perverse ? C’est que nous ne sommes évidemment pas tous attentifs aux discours paradoxaux.
Mais que les choses soient claires : nous n’avons pas terminé d’en subir les conséquences.
La lucidité et la prise de distance demeurent nos meilleures défenses. Ça, et… Le #PIC (que je prône pour ma part, mais chut, ce n’est pas encire ici et maintenant le sujet même si c’en est l’inévitable résultante : je développerai bientôt plus avant). Un #PIC sur lequel si j’ose dire, il nous faudra bien un jour, mettre certaines têtes.
[Article repris sur X.]