More

    Se libérer des toxiques et se fortifier

    Le conflit généralisé et les pièges du quant-à-soi

    C’est un phénomène latent, mais omniprésent. Quiconque milite politiquement peut le constater autour de soi et dans les médias sociaux notamment. Toute possibilité de coalition citoyenne semble grippée. Même sur X où les patriotes, notamment, semblent avoir obtenu gain de cause du fait du retour à une certaine liberté d’expression, il y a un niveau de déni tel, qu’en dépit d’années passées à répéter inlassablement aux gens les pièges que cette société du quant-à-soi leur a tendus, ils continuent de tomber dedans.

    C’est un cycle sans fin : celui des conflits stériles.

    Qu’une idée soit avancée, qu’une dynamique soit lancée, les groupes se laissent naïvement infiltrer par un nombre effarant de pervers polymorphes. Des « meneurs » qui leur chantent la sérénade des poils-à-gratter vertueux, qui ne peuvent pourtant s’exprimer qu’avec le support et la bénédiction implicite du système médiatique dont ils prétendent être les rebelles : c’est typiquement le cas d’un Juan Branco. Peu d’observateurs semblent en mesure de comprendre que si on les laisse exister, c’est la bien preuve qu’ils ne servent que de diversion. À l’échelle des partis de premier plan c’est d’ailleurs toujours la même chose : ils n’en finissent plus de se vautrer dans de faux conflits de personnes, dans la jalousie, la diffamation… Nous sommes apparemment condamnés, dans le commentaire politique, à chroniquer leurs frasques et trahisons. Le niveau des discussions qui en découlent chez les braves gens affleurant à peine au-dessus de celui du PMU : nous ne parvenons pas à nous élever vers les concepts, nous sommes enlisés dans les histoires de personnes.

    Or c’est le propre du projet totalitaire que de prospérer sur la charogne sociétale, quand plus personne ne fait plus confiance à personne. Pire, c’est l’éternel retour : ils finissent toujours et encore par s’enthousiasmer pour de faux dissidents, de faux partis, de faux opposants :

    Alors me direz-vous, on n’a que ce qu’on mérite. Puisque nous n’avons pas été foutus de coaliser ! Mais il faut bien reconnaître que ce qui faisait notre puissance, notre sens critique, notre lumineux esprit dialectique, tout ça a été méthodiquement et fatalement tiré vers le bas.

    Je ne dis pas que c’est complément foutu, mais le pronostic vital étant clairement engagé, il faudra faire beaucoup de pédagogie pour catalyser ce que nous ne savons plus activer : l’intelligence collective (qui ne va certes pas de soi et exige qu’on y travaille sérieusement et méthodiquement).

    Moi je fais ce pari.

    Une forme d’idiosyncrasie culturelle ?

    Sachant toutefois que les spin doctors ont habilement su exploiter notre idiosyncrasie culturelle : nos sociétés sont en effet devenues le vivier, probablement fertilisé par les médias sociaux, je ne sais pas, des biais de proximité et de jalousie. Une prédisposition qui n’est autre que l’inavouable moteur du gauchisme pathologique et du wokisme.

    Alors voilà, à force de faire les fines gueules, tous ces pseudos patriotes narcissiques qui jugent et dénigrent, entravent et diffament dans nos rangs, bien sûr affalés dans leurs sofas derrière des profils anonymes, ceux de leur propre camp qui les défendent, méritent de goûter à la chute qui les attend inexorablement.

    On entrave les vrais combattants, on glorifie les tartuffes

    Le sport national qui consiste à pourrir la vie de ceux qui ont les couilles de faire et de dire ce qu’il faudrait accomplir pour sauver le pays, et qui le font eux, à visage découvert, sans le moindre appui politique, logistique, financier, c’est ce qui nous démolit à vrai dire – et laisse la place à cette vaste armée de l’ombre des ennemis de la France, je parle de la France comme symbole subversif d’émancipation – pour ne prendre que ce symbole parmi tant d’autres possibles.

    Oui ce pays est probablement dans l’ornière, en chute libre, vertigineuse même, et ce n’est pas le RN qui sauvera nos esprits chagrins. Il nous faudrait faire des choix bien plus radicaux.

    Comme toujours les rares résistants authentiques travaillent dans l’ombre pendant que les rebelles cabotins minaudent leurs opérettes en osmose avec le système qui les tolère et parfois même les finance pour occuper le terrain et contingenter les aspirations, canaliser et finalement tromper la jeunesse.

    Il ne me reste en ce qui me concerne qu’un espoir que je compte porter sur les années à venir, et tant pis même s’il n’aboutit pas de mon vivant ou que j’y perds encore des plumes – ne serait-ce que pour pouvoir me regarder dans la glace : et cet espoir n’implique aucunement de certitude, mais c’est un pari.

    On sait depuis Blaise Pascal qu’un pari peut avoir quelque chose de paradoxalement rationnel.

    Je fais le pari de l’intelligence collective.

    Je la nourris tout doucement, cette intelligence collective – ses branches croissent de manière imperceptible. C’est un processus délicat, sélectif, auquel ne peuvent au départ participer que des esprits sains, sans arrière-pensée. Il faut encore exfiltrer les pervers. Ah mais, je ne vais pas vous mentir : séparer le bon grain de livret fait partie du processus initial. C’est long et fastidieux.

    Une fois le socle mise en place, il s’agit d’une transformation silencieuse mais elle a bien lieu.

    En attendant…

    … Je vous incite à retrouver l’esprit d’ouverture et de solidarité, à le mettre en application dans tous les interstices de l’intime, a commencé par renouer avec le noyau dur et central de notre civilisation : une certaine conception de la famille qu’ils font tout pour détruire avec acharnement.

    Laissez donc les fossoyeurs s’activer pendant ce temps : mais réapprenez à vous renforcer, à fortifier votre âme, à soutenir ceux qui mènent le véritable combat d’avant-garde.

    Parfois un simple petit mot, un subtil encouragement peuvent faire la différence.

    Ce qui rend les apprentis sorciers de l’ingénierie sociale si sûrs d’eux-mêmes, c’est qu’ils nous croient prévisibles dans nos tendances à la division. La meilleure manière de résister c’est de constituer à notre tour des collectifs sereins, soudés : notre colonne vertébrale réside dans notre cohésion.

    Si vous commencez déjà par comprendre que cette République est moribonde et corrompue, et à l’expliquer autour de vous, alors croyez-moi :

    vous retrouverez le goût de la France !

    Et au lieu d’envisager de fuir le pays, peut-être retrouverez-vous avec nous la puissance du combat jubilatoire qui consiste à reconstituer ses forces.

    [Sur X]

    Frédéric Bascuñana
    Frédéric Bascuñanahttps://politoscope.fr
    Entrepreneur, citoyen engagé. J’observe avec tristesse mon pays perdre son honneur sous les exactions d’une caste cynique. Retrouvons notre dignité collective.

    Publications récentes :

    LAISSER UN COMMENTAIRE

    S'il vous plaît entrez votre commentaire!
    S'il vous plaît entrez votre nom ici

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

    Sujets pas si éloignés :

    Les racines du Mal – « La Marche Rouge », au-delà des Lumières, l’histoire interdite. Avec Marion Sigaut.

    Présentation Rencontre avec Marion Sigaut - animée en direct par Frédéric Bascuñana. L'histoire n'est jamais une science morte. Je la vois plutôt comme une braise immense, recouverte par la cendre épaisse des récits officiels, des mensonges...

    Marion Saint-Michel : « ils ne sont pas incompétents, leurs objectifs sont inhumains »

    Source : (Université d'Eté de la Résistance Dimanche 2025 14 septembre 2025)(1ère vidéo : à partir de 01:03:00 ; 2ème vidéo) Au-delà de la colère ou du sentiment d'impuissance face aux crises que nous traversons,...

    PPE3, L’insupportable trahison énergétique – analyse critique en 10 Points Clés

    (mise à jour importante : cette analyse, produite quelques jours avant le départ poisseux du premier ministre François Bayrou le 8 septembre 2025, reste plus que je jamais nécessaire en dépit du fait que...

    Manifeste du PIC : « Subvertir le système », le plan radical d’un mouvement émergeant pour rendre le pouvoir au peuple

    Nous vivons sous le joug d'une oligarchie élective qui a perfectionné l'art de notre impuissance. Ce sentiment qui vous étreint n'est pas une fatalité, mais le résultat d'une ingénierie sociale sophistiquée. Face à...

    10 grands principes philosophiques, moraux et sociétaux capables de nous rassembler

    Une petite pépite trouvée sur X et publiée par le collectif de réinformation « mammie Bocock », qui propose « 5 principes philosophiques, moraux et sociétaux capables de nous rassembler ». En hommage à cette démarche stimulante, nous...